Un monde pour demain, de Chloé Garcia

Année de publication (en France) : 2020

Nombre de pages : 159

ISBN : 979-10-377-1740-5

Autrice : Chloé Garcia

Éditeur : Le lys Bleu

Résumé :

Ma note : 15

Mon avis :

Il s'agit d'une service presse, et je remercie beaucoup l'autrice pour sa confiance.

Avec ce livre j'ai passé, non pas un, mais beaucoup de bons moments. En effet, il s'agit d'un recueil de nouvelles, une quinzaine. Je l'ai donc dégusté, une histoire à la fois, parfois lors de mes trajets en transport en commun, parfois juste entre deux révisions avant les partiels, parfois une le soir parce que je n'avais pas envie de commencer un roman. Bref, des histoires courtes, comme des petites gourmandises à déguster pour un petit moment de pause.

Trois nouvelles m'ont particulièrement plu.

Travail de nuit, poétique, pleine de magie, et en même temps de mélancolie.

Une lueur d'espoir, avec sa fin très ouverte qui ressemble en fait plus à un début...

Toujours plus, qui pose des questions sur ce qu'est le propre de l'Homme.

Chaque nouvelle a son propre univers. Et en un nombre de pages restreint, il est difficile de poser un univers, c'est ce que j'admire dans les nouvelles, réussir à immerger le lecteurs en un temps si court. Ici, c'est réussi, et ce pour chacune des nouvelles, alors je dis bravo.

On a pas mal d'univers sombres dans ce recueil, tournant autour de la fin du monde, d'un monde d'après. Le thème du recueil étant la science-fiction et plus particulièrement l'anticipation, ça colle parfaitement avec.

Bon, il est très difficile de poser des personnages dans les nouvelles, je pense, on ne passe pas assez de pages auprès d'eux pour s'y attacher. Et effectivement, il n'y a pas beaucoup de personnages dont je me souviendrais, mais certains m'ont quand-même marquées. Dont un en particulier : le personnage de Sombre héritage. J'aurais aimé avoir plus de cette nouvelle là... et de plusieurs autres aussi d'ailleurs.

Les chutes sont maitrisées, certaines plus surprenantes que d'autres, toutes m'ont convaincue.

Le style d'écriture est fluide, agréable à lire, je trouve qu'il se prête très bien à la forme des nouvelles, même si je ne saurais dire pourquoi (je n'en lis pas assez souvent, je n'ai pas beaucoup de comparatif).

En bref, un recueil de plein de petits moments de lecture agréables.

En bref, ce que j'ai adoré : La façon de poser chaque univers, réussi pour chaque nouvelle.

En bref, ce que je n'ai pas aimé : Rien.

Citation :

 "Je préfère le jardin car il est indescriptible. Tout est recouvert de blanc. On m'a expliqué que ça s'appelle de la "neige". Ce jour-là, j'ai fait semblant de comprendre en hanchant la tête. Je ne sais pas ce que c'est mais j'aime la toucher et la frotter au creux de mes mains. C'est froid, doux et si étrange."

jo-jou

Une couronne d'os et d'épines, d'Emily Norsken

Année de publication (en France) : 2021

Nombre de pages : 570

ISBN :   #ISBN9782492118043

Auteur : Emily Norsken

Éditeur : Les trois nornes

Résumé :

Servir le royaume qu’importe le prix, qu’importe le moyen. Bien au Nord, sur le royaume de Cnàimh, les Dieux, les Anciens et le Os veillent. Le souvenir du roi Teodor dit le Boucher hante toujours ses habitants. Pour survivre aux hivers glacials du dieu Wyrn, ces terres doivent rétablir les alliances défaites sous la lame des conquêtes du feu dirigeant sanguinaire. Nayla appartient au sang sombre, la chamane l’a désignée ainsi lors de son rituel de passage. Corbeau, elle devra devenir. Les Dieux ont décidé. Elle doit rejoindre cet ordre de femmes séjournant dans la forteresse Hvid Tand, pour devenir les yeux et les oreilles du roi des Os, Ingvar le Juste. Guidée par la Reine des Corbeaux, Frihër Agn, Nayla devient Nå, son héritière. Nayla sera-elle prête à payer la somme demandée pour ce qu’elle désire vraiment ? le royaume qu’importe le prix, qu’importe le moyen. Bien au Nord, sur le royaume de Cnàimh, les Dieux, les Anciens et le Os veillent. Le souvenir du roi Teodor dit le Boucher hante toujours ses habitants. Pour survivre aux hivers glacials du dieu Wyrn, ces terres doivent rétablir les alliances défaites sous la lame des conquêtes du feu dirigeant sanguinaire. Nayla appartient au sang sombre, la chamane l’a désignée ainsi lors de son rituel de passage. Corbeau, elle devra devenir. Les Dieux ont décidé. Elle doit rejoindre cet ordre de femmes séjournant dans la forteresse Hvid Tand, pour devenir les yeux et les oreilles du roi des Os, Ingvar le Juste. Guidée par la Reine des Corbeaux, Frihër Agn, Nayla devient Nå, son héritière. Nayla sera-elle prête à payer la somme demandée pour ce qu’elle désire vraiment ?

Ma note : 10/20

Mon avis :

Il s'agit d'un des finalistes du PLIB2022 (le site du PLIB), et je remercie beaucoup l'autrice et la maison d'édition d'avoir mis ce livre à disposition des jurés.

Bon, ce livre, avec moi, ça ne l'a pas fait. Il a quelques points positifs à saluer, surtout pour un premier roman, mais aussi quelques points qui ne m'ont pas plu et qui font que j'ai fini le livre surtout parce qu'il fait parti du PLIB. Après, je sais que certains jurés l'ont apprécié, donc je vous invite à aller voir d'autres avis, et s'il vous tente à vous faire votre propre opinion sur ce livre.

Il s'agit de l’histoire de Nayla, qui découvre lors de son rituel de passage qu'elle appartient au sang sombre. Le sang sombre rend les femmes stériles et les appelle à intégrer l'ordre des corbeaux. Ces filles quittent donc tout ce qu'elle connaissent à l'âge de 11 ans pour devenir corbeau, des sortes de diplomates espionnes pour leur roi. A partir de là, Nayla suit un apprentissage. Elle est aussi choisie pour devenir future reine des corbeaux, ce qui la place au centre d'intrigues qui la dépassent. Elle fera diverses rencontres, et le destin lui réserve nombre d'épreuves.

Complots et intrigues politiques ont une place importantes dans ce roman, ce qui est pour moi un bon point.

L'histoire est donc complexe et bien construite, travaillée, surtout pour un premier roman.

Nayla est d'abord une enfant qui a une certaine force de caractère, et devient une jeune femme pleine d'aptitudes diverses et variées, formée aux subtilités de la politique. Elle est un peu espiègle par moment. Cependant, si son esprit s'affine entre l'enfance et l'adolescence, j'ai trouvé qu'après elle restait naïve et un peu passive sur certains points et, malgré les années passant, elle ne grandit plus vraiment pendant un long moment avant la fin du roman. Par moment, elle a tendance à attendre que certaines choses arrivent au lieu d'aller plus avant, alors qu'à d'autres elle s'insurge pleinement, donnant pour moi quelques incohérences sur le personnage. Je n'ai pas réussi à m'attacher à elle.

Bromn, le protecteur de Nayla, est un homme fidèle, droit, fort, capable de se sacrifier pour sa protégée, il la connait très bien et est de bon conseil pour elle. Je l'ai bien aimé, mais sans plus car presque trop parfait.

Agn, reine de corbeaux et tutrice de Nayla, a su me toucher un peu plus. C'est une femme pleine de dignité, elle a de lourdes responsabilités et un passé compliqué avec de lourdes pertes. Droite, elle fait ce qu'elle pense être le plus juste et le mieux pour son pays, ce qui ne l'empêche pas de faire certaines erreurs. Cela dit, elle n'a pas le courage de ses convictions quand il s'agit de traditions lucratives pour la couronne, même si elle répugne certaines pratiques, ce que j'ai trouvé dommage.

Joanna, la femme du roi, une étrangère choisit pour ce mariage pour des raisons diplomatiques, a soif de pouvoir. Une rivalité certaine existe entre elle et Agn. Elle révèle son vrai visage au fil du livre.

Les autres personnages sont nombreux, dont certains plutôt intéressants, et présentent de la diversité, mais je n'ai pas réussi à m'attacher à eux malheureusement.

L'univers est riche, bien construit, encore une fois surtout pour un premier roman. Il y a plusieurs peuples avec chacun leurs spécificités, leur religion, et tout ça est bien décrit sans que l'on s'y perde, il y a beaucoup de travail derrière ça.

Cependant, si je reconnais ces qualités, certains points m'ont posé problème. Notamment dans la culture du pays des Os, qui est celle au centre du roman, et plus particulièrement dans l'ordre des corbeaux, point central du livre. Principale chose qui m'a posé problème : les violences sexuelles. Il y en a, plusieurs fois, et le tout semble banalisé, voir même normalisé. Pour le prologue par exemple, le rituel de passage de toutes les petites filles de 11 ans n'est autre qu'un viol pur et simple, et ceci est parfaitement normal pour tout le monde dans le livre.

Ou encore (attention, spoiler ici, vous pouvez sauter ce paragraphe), la formation de corbeau qui se finalise par une séance de prostitution. Et on est désolé, on voudrait vous l'éviter mais la couronne a besoin de l'argent que cette tradition rapporte. Et puis comme ça, vous saurez vous servir de votre corps pour obtenir des informations pour la couronne plus tard... Clairement, j'ai eu du mal avec ça, surtout que même si monsieur est à peu près respectueux, le simple fait qu'il aie payé et que Nayla se plie à une  tradition pour laquelle elle n'a pas vraiment le choix, ça rend toute notion de consentement caduque.

Bref, des violences sexuelles normalisées, moi ça m'a franchement refroidi sur ce roman.

Un autre point que j'ai trouvé dommage, Nayla est souvent qualifiée par son physique avant de l'être pour autre chose, comme son intelligence ou sa force de caractère par exemple. Pour une autrice dite féministe dans sa présentation au début du roman, je trouve ça contradictoire.

Le style d'écriture se lit plutôt bien. Mais il est est sans plus pour moi car je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions dans ce roman. Malgré un point de vu à la première personne qui a un effet assez immersif sur moi d'habitude, je me sentais seulement spectatrice des évènements, du fait que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. L'histoire avait aussi quelques longueurs.

La fin est à la hauteur de l'histoire, bien construite. Pas vraiment surprenante, dans la logique des choses, mais pas simple, avec des complexités très réalistes.

En bref, si ce roman a quelques points à saluer pour un premier, d'autres ont entaché ma lecture.

En bref, ce que j'ai adoré : Un univers développé et une histoire bien construite, surtout pour un premier roman.

En bref, ce que je n'ai pas aimé : Violences sexuelles normalisées, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages et à ressentir des émotions, des longueurs.

Citation :

 "Le charme, entre de bonnes mains, peut devenir une arme redoutable. Mais l'intelligence possède un tranchant bien pire, car elle perdure et ne fait que s'affiner avec le temps."

jo-jou

Mon conte de fées 2.0, de Natacha Pilorge

Année de publication (en France) : 2021

Nombre de pages : 352

ISBN : 978-2-38151-063-7

Autrice : Natacha Pilorge

Éditeur : Plumes du web

Résumé :

Une application de rencontre. Un soupçon de mensonges. Et 30 jours pour trouver le prince charmant.

Dans la vie, il y a des caps qui sont plus difficiles à franchir que d’autres. Pour Jazz, ce sont ses trente ans. Sur le papier, elle a pourtant tout pour être heureuse : une petite fille adorable, deux meilleurs amis devenus colocs, et un job sympa.

Seulement voilà, il manque un homme à sa vie. Enfin, pas le genre histoire d’un soir, comme elle en a l’habitude. Non, elle rêve de l’âme sœur. Alors elle se donne 30 jours pour y arriver. Pas un de plus.

Une appli – Sweet love –, quelques cachotteries, et elle se retrouve à côtoyer Hugo le bourreau de travail. Hugo l’homme à femmes. Du moins jusqu’à ce qu’il se remette enfin en question…

L’attirance entre eux est immédiate. Mais comment gagner la confiance de l’autre au milieu des mensonges ?

Sont-ils prêts à écouter leurs cœurs et à s’accepter tels qu’ils sont ?

Ma note : 13

Mon avis :

Lu lors d'une lecture commune sur instagram organisée par @kimysmile. Ce livre n'a pas convaincu tout le monde dans le groupe. Personnellement, j'ai un avis assez mitigé, disons que ce fut une lecture agréable, mais sans plus, elle ne me restera pas en mémoire très longtemps.

Concernant l'histoire, c'est celle de Jazz, bientôt 30 ans, qui vit en coloc avec ses deux meilleurs amis et sa fille. Elle aimerait trouver l'homme qui la rend heureuse, mais dès qu'elle dit qu'elle est mère, ils fuient tous. Alors elle se donne pour défi d'y arriver avant son anniversaire (dans un mois), sinon elle abandonnera l'idée de trouver un homme. Et ses deux colocataires sont bien décidés à l'y aider !

De l'autre côté, on a Hugo, 25 ans, chef de son entreprise avec son meilleur ami. Coureur de jupon qui change de fille chaque soir et ne vit que pour son travail. Mais sa mère voudrait le voir heureux avec une fille bien, et son meilleur ami l'a mis au défi de trouver une fille avec laquelle construire une relation avant de coucher avec. Et Hugo est du genre à relever tous les défis... Alors il va relever celui-là et en profiter pour présenter l'heureuse élue à sa mère, même s'il ne croit pas pouvoir avoir une relation de plus de quelques semaines avec la fille qu'il trouvera pour faire tout ça.

Tout deux vont se rencontrer sur une appli de rencontre, et ça va matcher au delà de toute attente entre eux.

Bon, un pitch de départ plutôt sympa, bien que je n'ai pas aimé la vision des choses d'Hugo au début du roman. Au contraire, sa façon de voir les choses laisse clairement à désirer. Mais il a le mérite d'être honnête assez rapidement sur ses intentions avec Jazz. Alors qu'elle, elle lui cache l'existence de sa fille...

Une histoire assez prévisible, mais quand on lit une romance, c'est rarement pour le suspens, alors ça ne m'a pas dérangée. Par contre, on est centré sur l'aspect mensonge/vérité entre les deux personnages, c'est ce qui guide leur relation et son évolution, ça manque d'autre chose qui amènerait de la profondeur.

Globalement, une histoire qui se laisse lire, mais sans plus.

Il y a certains personnages que j'ai bien aimé, mais d'autres avec lesquels j'ai eu du mal.

Jazz m'a plutôt plu au début, une femme active, jeune maman, présente pour ses amis. Mais son côté un peu girouette entre "je veux absolument trouver un mec avant mes 30 ans" et "j'abandonne" m'a beaucoup moins plu. Et quand elle se borne à cacher l'existence de Nina à Hugo alors qu'elle a eu plein d'occasions de lui dire (encore si elle n'en avait pas eu, j'aurais compris, mais là ce n'est pas du tout le cas), ça j'ai eu du mal.

Nina, la fille de Jazz, est un petit rayon de soleil plein d'énergie, très mignonne.

Pénélope et Jérémy, les deux meilleurs amis de Jazz, sont protecteurs avec elle, la relation entre les trois est presque fraternelle, et ça j'ai beaucoup aimé. Ils prennent soin les uns des autres. Bon, du coup, ils se permettent de mettre beaucoup leur nez dans la vie amoureuse de Jazz, mais c'est surtout parce qu'ils l'aiment, j'ai trouvé ça mignon au final.

Hugo est du genre à changer de fille chaque soir et passer toutes ses journées au travail. Mais le défi que lui lance son meilleur ami l'oblige a revoir son comportement avec les femmes. Son souhait initial de trouver une copine juste le temps d'un défi et de la présenter à sa mère pour lui faire plaisir avant de jeter la fille après, pas mon trip du tout. L'évolution, avec le fait qu'il tombe amoureux en cours de route, aurait pu être sympa à suivre, cependant, elle va beaucoup trop vite, est beaucoup trop extrême pour être crédible. Donc j'ai eu du mal avec ce personnage.

Stephan, le meilleur ami d'Hugo, est là pour lui lancer un défi, et sait aussi le mettre face à ses problèmes et lui dire ses quatre vérités. Je ne me suis pas vraiment attaché au personnage.

Globalement, j'ai surtout apprécié la relation du trio Jazz/Pénélope/Jérémy avec une dynamique sympa. Mais pour le reste, à part Nina, je n'ai pas vraiment adoré les personnages.

Et j'ai vraiment eu du mal avec l'évolution de la relation de couple basé sur la révélation de chacun des mensonges des deux protagonistes principaux.

Le contexte de l'appli de rencontre est sympa. 

Le style d'écriture est facile à lire, j'ai lu ce roman en deux jours seulement.

La fin est assez prévisible, mais ça, ce n'est pas un problème. Par contre, l'évolution des personnages, surtout d'Hugo, est beaucoup trop radical pour être crédible.

En bref, une histoire simple, un style d'écriture qui se lit facilement, mais certains éléments font que je ne me rappellerai pas longtemps de cette histoire. On peut la lire comme on regarderai un téléfilm romantique, ça pourrait en être le scénario, car sans prise de tête, prévisible, idéalisé (manque de crédibilité), bon pour passer un moment tranquille, mais sans plus.

Cela dit, ce n'est que mon avis, je vous invite à vous faire le votre s'il vous tente.

En bref, ce que j'ai adoré : Style d'écriture facile à lire, dynamique du trio Jazz/Pénélope/Jérémy.

En bref, ce que je n'ai pas aimé : Les changements trop rapide dans le comportement du héros, ce qui lui fait perdre beaucoup en crédibilité, et la relation entre les deux personnages principaux basée sur une alternance mensonge/vérité, qui manque de profondeur.

Citation :

 "Je me sens bien, je ne sais pas pourquoi. Je ne le connais pas du tout, mais j'ai cette sensation étrange dans le ventre qui me dit que peut-être..."

jo-jou

Et ton cœur qui bat, de Carène Ponte

Année de publication (en France) : 2020

Nombre de pages : 255

ISBN : 978-2-266-31580-7

Auteur : Carène Ponte

Éditeur : Pocket

Résumé :

Roxane est la créatrice d’un blog dans lequel elle raconte ses péripéties dans tous les coins de France. Pétillante dans ses articles, la jeune femme est pourtant rongée par la culpabilité et la haine. Alors qu’elle doit trouver un nouveau sujet, elle dépose ses valises dans un hôtel un peu particulier... Au Meilleur Ami de l’Homme, vous trouverez devant chaque chambre un petit chien abandonné que vous pourrez adopter ou non en partant. Mais dans cet hôtel, il y a également des personnes sages qui, malgré les cruautés du destin, se consolent grâce aux petits bonheurs de la vie... et apprendront peut-être à Roxane à trouver la force d’affronter le lendemain.

Ma note : 17

Mon avis :

En ouvrant ce livre, je m'attendais à du feel-good, à me sentir bien avec une petite lecture sympathique, sans prise de tête. Je ne m'attendais pas à être bouleversée, encore moins à ce point, par cette histoire qui m'a fait ressentir beaucoup d'émotions.

Roxane, qui voyage beaucoup pour le boulot (elle est rédactrice d'un blog sur ses voyages aux quatre coins de la France), semble avoir beaucoup de choses à fuir. Au début, on ne sait pas quoi, elle ne nous dit pas tout de suite, parce qu'elle voudrait oublier.

Ses pérégrinations la mène Au meilleur ami de l'homme (hôtel où chaque chambre a un panier avec un chien attitré, et les pensionnaires peuvent adopter la boule de poil à la fin de leur séjour s'ils veulent). Là-bas, Roxane va tomber sur un septuagénaire adepte de cravates colorées et une jeune fille pleine d'enthousiasme pour la vie. Et Roxane va, petit à petit, s'ouvrir. Et avancer.

J'ai aimé cette histoire. Au début, on sait que Roxane a vécu des choses, mais on ne sait pas lesquelles. On voit bien la différence entre celle qu'elle est, triste et qui tient la vie éloignée d'elle, et celle qui écrit dans ses articles, pétillante, pleine d'humour et d'auto-dérision. Un gouffre entre les deux. Et si on n'en comprend pas l'origine, on a de la peine pour cette femme qui n'est plus celle qu'elle était, pour sa tristesse.

Puis on apprend le pourquoi. Et la peine s'accompagne alors d'une grande empathie pour quelque chose que personne ne devrait vivre (et de quelques larmes). Mais on voit aussi Roxane évoluer.

J'ai beaucoup aimé cette histoire à la fois triste et en même temps pleine d'espoir, portée par un personnage touchant, entier, qui vaut le détour.

Le personnage de Roxane, c'est au début une femme triste, blessée par la vie. Mais elle va évoluer au cours du roman, comprendre qu'elle ne peut pas changer le passé, qu'il lui faut arrêter de culpabiliser pour des choses qui ne sont pas de son fait et qu'avancer n'est pas une trahison. On devine derrière sa tristesse son humour, son dynamisme qui transparaissent dans son blog, et derrière sa colère, sa douceur. C'est une globe-trotteuse qui aime dénicher des endroits originaux pour son blog (et elle donne de sa personne pour ses lecteurs...). Une femme très touchante que j'ai apprécié voir évoluer.

Gwenole, septuagénaire adepte des cravates excentriques et colorées, est d'une gentillesse absolue. Grand amoureux de sa femme, qui malheureusement ne se souvient plus de lui (Alzheimer...), il continue à aller la voir tous les deux jours avec ce folle espoir que peut-être elle le reconnaitra... Mais chaque fois elle le prend pour un autre. Le vieil homme sera très présent pour Roxane et Albane, son expérience et sa douceur seront ses atouts pour les aider, et lui aussi apprendra beaucoup à travers ce roman, car il n'y a pas d'âge pour recevoir des leçons de vie après tout.

Albane, adolescente de douze ans (pardon, presque treize), au tempérament dynamique et au débit de parole extravagant, pleine d’enthousiasme, de vie et de spontanéité. Elle a son petit caractère, aime prendre soin des chiens qu'elle recueille et espère leur trouver un maitre parmi les pensionnaires de l’hôtel. Et elle se voit très bien futur actrice... Un petit coup de cœur pour ce personnage très attachant.

Frédéric, le père d'Albane et directeur de l'hôtel Au meilleur ami de l'Homme, est un homme attentionné et un excellent cuisinier en matière d'omelette aux champignons. Un très bon père, mais qui aimerait pouvoir faire plus pour sa fille et se rend compte que plus elle approche de l'adolescence, moins il peut remplacer sa mère... Un homme discret, gentil et patient.

Neige, petite loulou de Poméranie, est une adorable petite chienne (avec tout de même un penchant pour le mordillage), elle apporte un peu de douceur à Roxane.

En bref, des personnages touchants et attachants, l'autrice les décrit très bien et on prend plaisir à les suivre. Ils apprennent quelque chose de la vie dans ce roman, et on apprend avec eux.

Dans ce roman, on parle de perte, de douleur, de colère et de culpabilité. Mais aussi d'espoir. Le ressenti du personnage principal est très bien amené. C'est un roman très touchant.

Carène Ponte, c'est une plume déjà connue pour beaucoup parait-il, mais en ce qui me concerne, je l'ai découverte avec ce roman. Et j'ai beaucoup aimé. C'est un style doux, fluide, avec lequel les pages se tournent toutes seules.

Petit bonus, on a aussi les articles de blog de Roxane, qui sont des petits bonbons pétillants à lire, plein d'humour et qui donne envie de découvrir les lieux de ses visites en Camargue.

La fin est pleine d'espoir, je l'ai beaucoup aimé. Même s'il y avait ce petit goût de pas assez sur le dernier chapitre. J'en aurais bien voulu un peu plus...

En bref, une superbe découverte pour moi, avec une lecture pleine d'émotion et une plume pleine de douceur. Je recommande sans hésitation.

Il va de soit que j'ai envie de lire les autres romans de l'autrice maintenant.

En bref, ce que j'ai adoré : Les personnages touchants, la plume douce, les émotions.

En bref, ce que je n'ai pas aimé : Peut-être ce petit goût de trop peu à la fin ?

Citation :

 "Cette histoire de grand amour, c'est triste, je trouve. Parce qu'on ne peut jamais savoir si on le rencontre vraiment, au fond. Imaginez qu'un jour, je croise celui qui est censé être mon "grand amour", accentue-t-elle en faisant des guillemets avec ses doigts, mais que ce jour-là je trouve qu'il sent mauvais parce qu'il sortait de la salle de sport, et que du coup je ne lui adresse pas la parole, c'est tant pis pour moi, j'ai loupé ma chance ? Boum ! Plus jamais de grand amour ? C'est triste, non ?"

jo-jou