Et ton cœur qui bat, de Carène Ponte

Année de publication (en France) : 2020

Nombre de pages : 255

ISBN : 978-2-266-31580-7

Auteur : Carène Ponte

Éditeur : Pocket

Résumé :

Roxane est la créatrice d’un blog dans lequel elle raconte ses péripéties dans tous les coins de France. Pétillante dans ses articles, la jeune femme est pourtant rongée par la culpabilité et la haine. Alors qu’elle doit trouver un nouveau sujet, elle dépose ses valises dans un hôtel un peu particulier... Au Meilleur Ami de l’Homme, vous trouverez devant chaque chambre un petit chien abandonné que vous pourrez adopter ou non en partant. Mais dans cet hôtel, il y a également des personnes sages qui, malgré les cruautés du destin, se consolent grâce aux petits bonheurs de la vie... et apprendront peut-être à Roxane à trouver la force d’affronter le lendemain.

Ma note : 17

Mon avis :

En ouvrant ce livre, je m'attendais à du feel-good, à me sentir bien avec une petite lecture sympathique, sans prise de tête. Je ne m'attendais pas à être bouleversée, encore moins à ce point, par cette histoire qui m'a fait ressentir beaucoup d'émotions.

Roxane, qui voyage beaucoup pour le boulot (elle est rédactrice d'un blog sur ses voyages aux quatre coins de la France), semble avoir beaucoup de choses à fuir. Au début, on ne sait pas quoi, elle ne nous dit pas tout de suite, parce qu'elle voudrait oublier.

Ses pérégrinations la mène Au meilleur ami de l'homme (hôtel où chaque chambre a un panier avec un chien attitré, et les pensionnaires peuvent adopter la boule de poil à la fin de leur séjour s'ils veulent). Là-bas, Roxane va tomber sur un septuagénaire adepte de cravates colorées et une jeune fille pleine d'enthousiasme pour la vie. Et Roxane va, petit à petit, s'ouvrir. Et avancer.

J'ai aimé cette histoire. Au début, on sait que Roxane a vécu des choses, mais on ne sait pas lesquelles. On voit bien la différence entre celle qu'elle est, triste et qui tient la vie éloignée d'elle, et celle qui écrit dans ses articles, pétillante, pleine d'humour et d'auto-dérision. Un gouffre entre les deux. Et si on n'en comprend pas l'origine, on a de la peine pour cette femme qui n'est plus celle qu'elle était, pour sa tristesse.

Puis on apprend le pourquoi. Et la peine s'accompagne alors d'une grande empathie pour quelque chose que personne ne devrait vivre (et de quelques larmes). Mais on voit aussi Roxane évoluer.

J'ai beaucoup aimé cette histoire à la fois triste et en même temps pleine d'espoir, portée par un personnage touchant, entier, qui vaut le détour.

Le personnage de Roxane, c'est au début une femme triste, blessée par la vie. Mais elle va évoluer au cours du roman, comprendre qu'elle ne peut pas changer le passé, qu'il lui faut arrêter de culpabiliser pour des choses qui ne sont pas de son fait et qu'avancer n'est pas une trahison. On devine derrière sa tristesse son humour, son dynamisme qui transparaissent dans son blog, et derrière sa colère, sa douceur. C'est une globe-trotteuse qui aime dénicher des endroits originaux pour son blog (et elle donne de sa personne pour ses lecteurs...). Une femme très touchante que j'ai apprécié voir évoluer.

Gwenole, septuagénaire adepte des cravates excentriques et colorées, est d'une gentillesse absolue. Grand amoureux de sa femme, qui malheureusement ne se souvient plus de lui (Alzheimer...), il continue à aller la voir tous les deux jours avec ce folle espoir que peut-être elle le reconnaitra... Mais chaque fois elle le prend pour un autre. Le vieil homme sera très présent pour Roxane et Albane, son expérience et sa douceur seront ses atouts pour les aider, et lui aussi apprendra beaucoup à travers ce roman, car il n'y a pas d'âge pour recevoir des leçons de vie après tout.

Albane, adolescente de douze ans (pardon, presque treize), au tempérament dynamique et au débit de parole extravagant, pleine d’enthousiasme, de vie et de spontanéité. Elle a son petit caractère, aime prendre soin des chiens qu'elle recueille et espère leur trouver un maitre parmi les pensionnaires de l’hôtel. Et elle se voit très bien futur actrice... Un petit coup de cœur pour ce personnage très attachant.

Frédéric, le père d'Albane et directeur de l'hôtel Au meilleur ami de l'Homme, est un homme attentionné et un excellent cuisinier en matière d'omelette aux champignons. Un très bon père, mais qui aimerait pouvoir faire plus pour sa fille et se rend compte que plus elle approche de l'adolescence, moins il peut remplacer sa mère... Un homme discret, gentil et patient.

Neige, petite loulou de Poméranie, est une adorable petite chienne (avec tout de même un penchant pour le mordillage), elle apporte un peu de douceur à Roxane.

En bref, des personnages touchants et attachants, l'autrice les décrit très bien et on prend plaisir à les suivre. Ils apprennent quelque chose de la vie dans ce roman, et on apprend avec eux.

Dans ce roman, on parle de perte, de douleur, de colère et de culpabilité. Mais aussi d'espoir. Le ressenti du personnage principal est très bien amené. C'est un roman très touchant.

Carène Ponte, c'est une plume déjà connue pour beaucoup parait-il, mais en ce qui me concerne, je l'ai découverte avec ce roman. Et j'ai beaucoup aimé. C'est un style doux, fluide, avec lequel les pages se tournent toutes seules.

Petit bonus, on a aussi les articles de blog de Roxane, qui sont des petits bonbons pétillants à lire, plein d'humour et qui donne envie de découvrir les lieux de ses visites en Camargue.

La fin est pleine d'espoir, je l'ai beaucoup aimé. Même s'il y avait ce petit goût de pas assez sur le dernier chapitre. J'en aurais bien voulu un peu plus...

En bref, une superbe découverte pour moi, avec une lecture pleine d'émotion et une plume pleine de douceur. Je recommande sans hésitation.

Il va de soit que j'ai envie de lire les autres romans de l'autrice maintenant.

En bref, ce que j'ai adoré : Les personnages touchants, la plume douce, les émotions.

En bref, ce que je n'ai pas aimé : Peut-être ce petit goût de trop peu à la fin ?

Citation :

 "Cette histoire de grand amour, c'est triste, je trouve. Parce qu'on ne peut jamais savoir si on le rencontre vraiment, au fond. Imaginez qu'un jour, je croise celui qui est censé être mon "grand amour", accentue-t-elle en faisant des guillemets avec ses doigts, mais que ce jour-là je trouve qu'il sent mauvais parce qu'il sortait de la salle de sport, et que du coup je ne lui adresse pas la parole, c'est tant pis pour moi, j'ai loupé ma chance ? Boum ! Plus jamais de grand amour ? C'est triste, non ?"

jo-jou