• L'amour c'est pour les loosers, de Wibke Brueggemann

    L'amour c'est pour les loosers, de Wibke Brueggemann

    L'amour c'est pour les loosers, de Wibke Brueggemann

    Titre original : Love is for Losers

    Année de publication (en France) : 2022

    Nombre de pages : 348

    ISBN : 978-2-07-514256-4

    Autrice : Wibke Brueggemann

    Traductrice : Vanessa Rubio-Barreau

    Éditeur : Gallimard jeunesse

    Résumé :

    Avoir 16 ans et être amoureux rend bête. Phœbe en est persuadée. Pourquoi sa meilleure amie la lâcherait pour un looser qui ne sait même pas où se trouve le clitoris, sinon? Comme elle ne peut pas passer de 15 à 17 ans en claquant des doigts, Phœbe décide simplement de ne jamais tomber amoureuse. Un plan infaillible qui pourrait bien se compliquer avec l'arrivée d'une certaine Emma dans sa vie... 

    Une héroïne cash et décalée entourée d'une bande d'amis improbables. Humour grinçant et mauvaise foi garantis !

     

    Ma note : 16/20

    Mon avis :

    J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération masse critique de babelio, et je remercie babelio ainsi que Gallimard jeunesse pour cet envoi.

     J'ai beaucoup apprécié ma lecture, ce livre se lit tout seul, les pages ont défilées sous mes doigts.

     

    C'est l'histoire de Phoebe, jeune fille de 15 ans, qui nous raconte son quotidien. Et nous, on n'a qu'à se laisser porter.

    Dans son quotidien, il y a sa mère absente, partie avec médecins sans frontières en Syrie. Il y a Kate, sa marraine, chez qui elle habite quand sa mère n'est pas là. Il y a Polly, sa meilleure amie, qui vient d'avoir 16 et un petit ami auquel elle reste un peu trop collé, ce que Phoebe a beaucoup de mal à accepter. Il y a la friperie solidaire de Kate, où elle n'aime pas mettre trop les pieds parce qu'il y a plein de vieilles choses et des fringues de gens morts, mais elle va quand-même aller y travailler, pour aider Kate. Et il y a Alex et Emma, qu'elle va rencontrer à la friperie et qui ne sont même pas des vieilles choses.

    Au milieu de tout ça, Phoebe grandit et va sur ses 16 ans.

    Un historie simple, d'adolescente qui découvre la vie et ses aléas. Une histoire qui parle de l'adolescence, période de la vie où on a tant à découvrir, où on veut être libre des emprises du monde autour, cette période pas simple, et en même temps belle, par laquelle on passe tous. Une histoire comme tout le monde peut en vivre. Et c'est pour ça que je me suis reconnue si facilement dans ce livre.

     

    Phoebe est une fille intelligente, plutôt cartésienne, à l'aise en maths parce qu'avec les chiffres, il n'y a qu'une seule réponse, c'est facile et claire. Alors que dans la vie, les réponses ne sont pas simples. Elle a un regard à la fois lucide et décalé sur ce qui l'entoure, accompagné d'un ton très direct. J'ai très vite adhéré au personnage. Et en même temps, quand il s'agit d'elle même, elle a du mal à voir les choses, les relations avec les autres ne sont pas des calculs simples, et elle s'y perd un peu parfois, ce qui me l'a rendu attachante... Son évolution au cours du livre est intéressante à suivre. Bref, un personnage comme j'aime.

    Kate, sa marraine, est une femme franche (c'est peut-être d'elle que Phoebe tiens ce trait de caractère...), généreuse, pleine de vie. Elle élève Phoebe comme sa fille quand elle est chez elle, tout en étant une super marraine en même temps. Écossaise un peu fofolle sur les bords, elle m'a tout de suite été très sympathique.

    Emma, jeune fille qui travaille à la friperie, est du genre solaire, à bien s'entendre avec tout le monde. Elle est douée dans l'art de mettre les autres à l'aise en sa présence et de les faire parler pour lier connaissance avec eux. Ce faisant, elle a aussi tendance à garder ses secrets pour elle. Ce qui intrigue très vite Phoebe, tant sa façon d'être avec les gens que ses secrets. Emma est une jeune fille adorable que j'ai beaucoup aimé.

    Polly, la meilleure amie de Phoebe, vient de se mettre en couple, et s'éloigne un peu d'elle, forcément, elle doit se partager. Phoebe l'accepte mal, Polly est maladroite dans ce partage, aussi s'éloignent-elles, c'est compliqué à gérer. Mais Polly reste très attachée à Phoebe, c'est une amie fidèle.

    Des personnages réalistes, attachants, que j'ai apprécié suivre, tant  individuellement (au travers du regard de la narratrice) que dans la dynamique de leur relation avec Phoebe.

     

    J'ai aimé le regard porté sur l'adolescence, comme période de découverte, d'apprentissage. C'est plein de vie. On nous parle d'école, d'examen, de relations aux autres, de famille, d'amitié, d'amour... De grandir, tout simplement. Et d'autres thèmes sont aussi abordés avec beaucoup de justesse : deuil, guerre, solitude, recherche de soi, sexualité, homosexualité. Tout ce qui fait la vie.

    La friperie solidaire qui a constitué le cadre de ce roman m'a plu. Le principe : trier les dons des gens, les revendre, et verser l'argent gagné à la recherche médicale. Venir en aide aux malades de cette façon est quelque chose qui me parle.

     

    L'écriture est très fluide et agréable à lire, je n'ai pas vu le temps passer. On a un point de vue interne, écrit comme un journal intime, c'est très immersif, on se sent proche du personnage principal. Du coup, le style d'écriture adopte le ton cash et décalé de Phoebe, j'ai rit plusieurs fois. Cela dit, ce choix narratif restreint aussi notre approche des autres personnages.

     

    La fin est dans la continuité de l'histoire. Phoebe vient d'avoir 16 ans, elle a grandit au cours des mois qu'on a passé avec elle. Et elle a la vie devant elle...

     

    En bref, un roman de vie sur l'adolescence en compagnie d'une héroïne au ton mordant et plein d'humour, qui se lit tout seul. A mettre entre les mains d'adolescents...

     

    En bref, ce que j'ai adoré : L'héroïne cash et décalée, le point de vue sur l'adolescence et les thèmes abordés, le côté addictif du roman.

    En bref, ce que je n'ai pas aimé : Peut-être le côté trop interne du journal intime qui réduit notre vision des personnages secondaires, mais comme c'est ce qui rend le style d'écriture si addictif, je ne le regrette pas vraiment.

     

    Citation :

     "Maintenant qu'on est en février, tout le monde est gagné par la fièvre délirante de la Saint-Valentin. A mon avis, cette fête a été inventé pour occuper les gens en plein hiver. Après Noël, puis les soldes, c'est la grande question : "Et maintenant, on fait quoi ? "

    La réponse est toute trouvée : on prépare la Saint-Valentin. Et hop, c'est reparti pour un tour : on dépense à nouveau de l'argent pour des cadeaux idiots, des chocolats avec des cœurs dessus à la place des pères Noël, et des cartes hors de prix."

    jo-jou

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