Broadway limited, tome 1 : un dîner avec Carry Grant, de Malika Ferdjoukh

Année de publication (en France) : 2015

Nombre de pages : 598

ISBN : 978-2-211-23499-3

Auteur : Malika Ferdjoukh

Éditeur : L'école des loisirs

Résumé :

Automne 1948.

Il débarque un soir de grand vent à la pension Giboulée. Par erreur. Un stupéfiant malentendu linguistique. Il est à New York et on l'a pris pour une demoiselle à cause de son prénom.

Or la pension Giboulée est exclusivement réservée aux jeunes filles. La gent masculine y est rigoureusement interdite. Par chance, il est français. Et il joue très bien du piano...

Voici l'histoire de Jocelyn Brouillard, 17 ans presque, à l'ère du swing et de la comédie musicale, propulsé dans un tourbillon où les jeunes américaines sont plus turbulentes, éblouissantes, hardies et étourdissantes les unes que les autres.

 

Ma note : 16

Mon avis :

Ce livre m'a été prêté par ma coloc qui me l'a recommandé alors que je ne savais pas quoi lire. Je voulais un livre avec une ambiance agréable, sans une histoire compliquée. Une bonne pioche, il a rempli mes attentes.

 

L'histoire prend place en automne 1948 à New York, dans la pension pour filles Giboulée. Le point de départ est l'arrivée de Jocelyn Brouillard, jeune français débarquant tout juste aux États-Unis. Par le jeu des langues, la logeuse a pensé que Jocelyn était Jocelyne, une jeune fille, mais à son arrivée, déconvenue pour tout le monde : Jocelyn n'a pas sa place à la pension. Enfin, avec de la chance, un peu de piano et l'aide providentielle de sa mère qui a glissé une surprise dans les bagages de Jocelyn, on lui trouvera une place à Giboulée.

Par la suite, c'est un roman à plusieurs voix. Nous suivons Jocelyn dans sa découverte de l'Amérique, mais aussi quelques unes de filles de la pensions dans leur quotidien New-yorkais. 

L'histoire est simple, ce sont les aléas de la vie qui arrivent à chacun des personnages, et les relations qu'ils ont entre eux, leurs histoires qui se croisent, avec comme point central la pension de Giboulée, le chez soi de chacun d'entre eux. J'ai beaucoup aimé ce format à plusieurs voix.

 

Les personnages sont assez nombreux, il nous faut un peu de temps au début pour repérer qui est qui. Mais comme nous les suivons tous chacun leur tour, on apprend vite à les connaitre. Et au début du livre, il y a la liste des personnages qui permet de s'y retrouver assez rapidement.

Jocelyn est un jeune garçon de 17 ans qui ne sait pas encore grand chose de la vie, il vient à New York pour entrer dans une école de musique et devenir pianiste professionnel. Il a l'innocence de la jeunesse, un côté un peu naïf venant du fait qu'il découvre complètement la culture du pays (tel Halloween et Thanksgiving), ce qui le rend attachant. Il est aussi plutôt chanceux et a une bonne dose de culot, ce qui lui permet de bien s'en sortir.

Parmi les filles de Giboulée, j'ai beaucoup aimé Hadley, jeune fille qui a été danseuse mais court maintenant d'un travail à l'autre pour payer la nourrice de son neveu dont elle a la garde. Elle parait désabusée dans la première scène, elle est un peu plus discrète que les autres filles. Elle a surtout la tête sur les épaules et le souhait de faire au mieux pour son neveu.

J'ai apprécié la spontanéité de Page, parfois déroutante. Sa première rencontre avec Jocelyn sera désarçonnante pour le jeune garçon. Elle souhaite être actrice et travaille dur pour cela. A côté, ses amours sont compliquées, avec un homme qui pourrait être un tremplin pour sa carrière, ce qui la place dans une situation délicate.

Il y a aussi Manhattan, danseuse, qui cherche à se renseigner sur un acteur très en vue de New York. Mais que faire de ce qu'elle apprendra ?

Et enfin, Chic, femme de caractère, qui tourne dans des pubs. Ses amours sont nombreuses et tumultueuses. Aussi, quand elle fini par rencontrer un gars bien au détour des plateaux de tournage se demande-t-elle si ce n'est pas sa chance, enfin...

Des personnages attachants, chacun avec leurs histoires, leur vie, leurs rencontres. Mais dont les routes s'entremêlent et qui peuvent compter les uns sur les autres.

C'est aussi l'ambiance d'un groupe de filles qui vivent ensemble, avec les confidences, les moments de partage de salle de bain, les taquineries... Et Jocelyn qui découvre certains de ces aspects.

 

Nous sommes dans l'Amérique d'après guerre, dans l'univers musical de New York de cette époque, car la musique prend une grande place dans la vie de chacun des personnages. Un univers historique agréable à découvrir, avec une atmosphère particulière qui nous embarque et donne toute l'ambiance propre au livre. Un rythme musical sans fausse note pour ce roman.

On perçoit aussi l'Amérique ségrégationniste de l'époque, même si ce n'est pas le thème principal du roman.

 

Le style d'écriture est agréable à lire, c'est fluide, c'est simple, les pages défilent... Et il apporte une ambiance très agréable au roman, je me suis sentie dans une atmosphère automnale puis approchant de l'hiver, je n'avais qu'à fermer les yeux pour m'imaginer dans les rues avec les feuilles tombantes. De même pour les bars et autres lieux musicaux, j'avais l'impression d'entendre la musique autour de moi lors de ma lecture. Une petite playlist pour accentuer ça aurait pu être un ajout sympa.

 

Concernant la fin, je l'ai beaucoup aimé, elle est belle et tendre. Mais l'une des révélations m'a frustrée car on en attend beaucoup... Voilà qui m'a rendue impatiente de lire la suite.

 

En bref, un bon roman, jeunesse mais qui peut se lire à tout âge, avec surtout une ambiance qui lui est propre et des personnages qu'on aime voir se croiser tout au long du livre.

 

En bref, ce que j'ai adoré : L'ambiance du livre très bien utilisée, les personnages avec leur route qui se mêlent.

En bref, ce que je n'ai pas aimé : je ne sais pas.

 

Citation :

 "Il ne connaissait pas non plus les autobus à étage. Il faillit dégringoler dans un virage en gravissant le colimaçon. Les filles, déjà en haut, se moquèrent de lui. Sur la plateforme le vent filait, suave et joyeux, et l'Empire State, le Chrysler Building, tous les gratte-ciel courraient dans le bleu mutin du matin. Son premier, à New York."

jo-jou