• Le sixième gardien, de Christelle Péraldi

    Le sixième gardien, de Christelle Péraldi

    Le sixième gardien, de Christelle Péraldi

    Année de publication (en France) : 2023

    Nombre de pages : 424

    ISBN : 9782924624708

    Autrice : Christelle Péraldi

    Éditeur : Éditions Laska

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    Information : partenariat commercial non rémunéré : service presse, produit offert

    Résumé :

    Depuis que le monde a découvert l'existence de la magie, Petra, comme tous les non-sorciers, vit dans la peur. Mais hors de question de le montrer devant ses élèves ! En tant qu'enseignante, elle se doit de les rassurer et de les protéger. Après tout, ce n'est qu'une question de temps avant que le gouvernement fasse de nouveau régner l'ordre.

    Aussi, quand un groupe armé anti-sorciers menace de s'en prendre à un de ses élèves, Petra n'hésite pas : elle s'enfuit avec lui. Quitte à enfreindre une loi ou deux au passage. Bien malgré elle, la voilà devenue une criminelle en cavale !

    Réfugiée auprès d'une communauté clandestine de sorciers dans les souterrains de Paris, contrainte de se faire passer pour l'une d'entre eux, elle n'a plus qu'une boussole : la sécurité du petit Simon. Et ce ne sont ni les beaux yeux ni l'humour mordant d'un allié de circonstance qui la détourneront de son devoir…

     

    Ma note : 17/20

    Mon avis :

    J'ai reçu ce livre en service presse, je remercie beaucoup la maison d'édition et l'autrice pour leur confiance. 

    En le commençant, je me disais qu'il allait être sympa, mais je ne m'attendais clairement pas à ça ! Ce roman fantastique m'a prise aux tripes, malmenée, surprise… Difficile de ne pas être embarquée par ce livre. 

     

    Dans ce roman, les sorciers existent et en 2023, ils viennent d'être découverts par le reste de la population. Le monde est à feu et à sang depuis, avec attentats et milice anti-sorcier. Les non-sorciers vivent dans la peur de ce que les sorciers peuvent faire, les sorciers vivent dans la peur d'être démasqués et dénoncés par leur voisin. 

    Dans ce monde Petra, professeur des écoles, a peur de ces êtres inconnus, de ces monstres qui provoquent des catastrophes meurtrières. Mais elle ne doit pas le montrer à ses élèves. Sauf qu'un jour, la milice vient chercher l'un d'entre eux, dont elle vient d'arrêter les parents. Petra va le sortir de l'école avant qu'il ne soit pris. Par la suite, elle va se faire un devoir de le protéger à tout prix, quitte à enfreindre quelques lois, mettre sa famille (de politiciens) en mauvaise posture, et devoir se faire passer elle-même pour une sorcière pour pouvoir l'accompagner dans une cachette auprès des siens. On a une traque haletante, car ses méfaits et son identité font d'elle une cible particulière pour la milice. Et il y a également une course pour la vie et l'espoir de la part des personnages.

    L'histoire est bien menée, extrêmement réaliste, car on peut se dire que c'est exactement de cette façon que la société réagirait si on découvrait l'existence de sorciers. C'est tellement plausible que ça en est un peu effrayant, à vrai dire. Car tout ce qui est fait là, on pourrait parfaitement le commettre. Ce roman nous met face à la nature humaine dans ce qu'elle a de terrifiant. Pas de scènes d'horreur même si quelques unes sont compliquées, mais on a toute la place et les suggestions pour les imaginer, ce qui est parfois pire. Un petit rappel de la Shoah transposé à une autre communauté à notre époque, c'est ce qui rend tout cela aussi plausible et nous fait dire qu'on en est parfaitement capable.

    C'est bien construit, on a du suspens, j'ai été surprise (estomaquée, même) plusieurs fois, et les détails ne sont pas là au hasard, les pièces de puzzle s'agencent pour nous donner une fresque riche en rebondissements. Et j'ai bien aimé l'originalité du thème et de son traitement.

     

    Concernant les personnages, chacun a ses convictions, ses intérêts personnels. Les différents de chacun auront des impacts sur l'histoire, ce qui donne une dynamique bien construite qui ne nous laisse aucun temps mort.

    Petra, malgré son côté anti-sorcier convaincu, protège un de ses élèves, un jeune sorcier. C'est une professeur dévouée qui saura jauger du meilleur moyen de protéger le petit Simon, malgré ce qu'il est, car il reste un enfant qui a perdu ses parents. Elle est assez antipathique au début, car ses convictions et ses peurs l'empêchent de s'ouvrir. Mais elle a aussi un côté maternel et protecteur, notamment avec Simon, et aussi un peu avec la jeune Mélinda qu'elle prendra sous son aile. Petra met son intelligence au service de ses objectifs et se donne les moyens de les réaliser, elle est obstinée. 

    Simon est un jeune garçon, avec son côté innocent et sensible d'enfant qui le protège en partie de ce qui se passe autour de lui. Il s'attache vite à Petra, devenue son seul repère connu, et garde un élan de vie communicatif dans leur fuite.

    Mélinda est une adolescente qui a perdu ses parents et se retrouve un peu seule dans sa fuite. Elle a perdu tout ce qu'elle a dans cette chasse aux sorcières. C'est une ado qui a besoin qu'on lui donne une place, un rôle, pour exister et grandir. Aussi, elle s'attachera très vite à Simon et Petra, qu'elle prend un peu pour une famille de substitution. Elle n'en reste pas moins une sorcière impressionnante, et une jeune femme en devenir, avec une certaine force. Elle m'aura surprise jusqu'au bout.

    Dans leur fuite, ils rencontreront également Circe ou encore Damien, des membres du groupe qui dirige la protection des sorciers clandestins. Circe est un homme sérieux, qui fait au mieux pour remplir ses fonctions. Damien est du genre taquin, il sera tout de suite antipathique à Petra (peut-être un peu too much sur ce point, cela dit), mais les circonstances feront de lui un allié précieux pour la jeune femme. 

    Le seul point négatif est peut-être que je ne me suis pas attachée aux personnages autant que j'aurais voulu, mais c'est très personnel, et ils n'en restent pas moins travaillés.

     

    L'univers est vraiment travaillé, réaliste, ce qui fait qu'on est complétement pris dans le roman.

    Ce roman permet d'aborder des thèmes tels que la peur de la différence, de l'autre, ainsi que les réactions humaines face à ce qu'on ne connaît pas, la peur et la répression qui viennent en premier, sans chercher à s'ouvrir et à comprendre. Ça permet de se poser des questions et invite à réfléchir.

    La plume est facile à lire et la façon dont elle mène le récit nous prend aux tripes, littéralement. J'ai eu la boule au ventre très souvent, peur pour les personnages. Non, vraiment, cette plume ne nous lâche pas. Je ne m'attendais pas à une telle claque en lisant ce roman.

     

    La fin est menée comme le reste du roman, d'une belle main. Chaque détail compte, les pièces s'agencent dans différents rebondissements que je n'avais pas vu venir. Il me manque juste un petit épilogue pour bien faire, pour voir l'après… Mais bon, c'est si on chipote, encore une fois. 

     

    En bref, une surprise en forme de claque et une autrice à suivre. 

     

    En bref, ce que j'ai adoré : L'histoire et l'univers extrêmement réaliste, le fait d'être complètement prise, surprise, d'avoir eu la boule au ventre plusieurs fois pour les personnages, les détails qui s'agencent pour le dénouement. 

    En bref, ce que je n'ai pas aimé : Si je chipote, je dirais que je ne me suis pas attachée aux personnages autant que j'aurais voulu et que j'aurais bien aimé un petit épilogue.

     

    Citation :

     "Simon était la seule raison pour laquelle j’avais fui ce matin de mars, la seule raison pour laquelle j’étais venue me terrer ici et la seule raison pour laquelle je n’étais pas encore partie pour dénoncer leur planque à la milice."

    jo-jou

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