• Sorcery of Thorns, de Margaret Rogerson

    Sorcery of Thorns, de Margaret Rogerson

    Sorcery of Thorns, de Margaret Rogerson

    Titre original : Sorcery of Thorns (2019)

    Année de publication (en France) : 2020

    Nombre de pages : 570

    ISBN : 9782362316265

    Autrice : Margaret Rogerson

    Traducteur : Vincent Basset

    Éditeur : Castelmore, collection Big Bang

    Résumé :

    Tous les sorciers sont maléfiques.

    Elisabeth, élevée au milieu des dangereux grimoires magiques d'une des Grandes Bibliothèques d'Austermeer, le sait depuis son plus jeune âge. D'ailleurs, peu de temps après le passage à la bibliothèque du sorcier Nathaniel Thorn, un des ouvrages se transforme en monstre de cuir et d'encre, semant mort et destruction. Et c'est Elisabeth qui se retrouve accusée de l'avoir libéré. Forcée de comparaître devant la justice à la capitale, elle se retrouve prise au cœur d'une conspiration vieille de plusieurs siècles.
    Bien malgré elle, elle n'a d'autre choix que de se tourner vers son ennemi Nathaniel, et son mystérieux serviteur, Silas.
    Car ce ne sont pas seulement les Grandes Bibliothèques qui sont en danger, mais le monde entier... et face à ce terrible complot, Elisabeth va devoir remettre en question tout ce qu'elle croyait jusqu'ici, y compris sur elle-même.

     

    Ma note : 16/20

    Mon avis :

    Un roman que j'ai beaucoup vu passer sur les réseaux à sa sortie, il avait l'air sympa mais je ne m'y suis pas attardée à ce moment. Puis au festival Ouest hurlant l'année dernière, l'autrice était là, alors je me suis laissée tenter par la belle édition (avec la petite dédicace, et avec un autre de ses romans, Vespertine, dont je parlerai probablement bientôt sur le blog). Et je l'ai laissé trainer dans ma PAL presque un an avant de le lire, je l'ai commencé quand ma coloc l'a lu et m'a dit qu'il fallait absolument que je l'en sorte parce qu'elle était sûre qu'il allait me plaire.

     

    Dans cette histoire, nous sommes dans un monde de fantasy où les grimoires ne sont pas de simples livres ordinaires, mais sont dotés de vie, de personnalité propre et de sentiments. Et sont dangereux. Nous rencontrons Elisabeth, jeune orpheline ayant grandit dans une des Grandes bibliothèques du royaume, qui aspire à devenir gardienne pour protéger ces grimoires.

    Dans ce monde, il y a aussi des sorciers, dont les relations avec les bibliothèques sont assez restreintes et codifiés par le pouvoir en place bien que les grimoires qui y sont gardés soient plein de sortilèges. Les bibliothécaires n'ont pour ainsi dire jamais de contact avec les sorciers et ne doivent en aucun cas pratiquer quelques forme de magie que se soit. Parmi les sorciers, Nathaniel Thorn, qu'Elisabeth n'aurait jamais du croiser, mais avec lequel elle fera une rencontre percutante.

    Et lorsque qu'Elisabeth se trouve là où elle n'aurait pas dû et assiste à la transformation d'un grimoire en monstre d'encre, elle ne peut mesurer la portée des évènements. Elle se retrouve accusée et au centre de machinations qui la dépasse. Sa vie va être chamboulée, l'ordre des choses bouleversé, et nombre de ses convictions remises en question. Car c'est l'avenir du royaume entier qui est en jeu. Et celui que son éducation la pousse à considérer comme un ennemi, le sorcier Nathaniel Thorn, devient le seul vers qui elle semble pouvoir se tourner...

    L'histoire est bien construite. La première moitié pose bien l'univers et les personnages, on a le temps de s'imprégner sans pour autant s'ennuyer. La seconde moitié est pleine de rebondissements qui apportent des réponses mais aussi de nouvelles questions, et on se laisse entraîner. J'ai aimé suivre cette aventure, ces manigances, voir Elisabeth découvrir petit à petit l'étendu de l'engrenage dans lequel elle a mis le doigt. Cela reste assez jeunesse, et quand on en a lu beaucoup, certains éléments sont prévisibles avec ce livre car certaines ficelles utilisées sont assez classiques, mais ça ne m'a pas dérangée pour suivre cette histoire entrainante.

     

    Le personnage principal, Elisabeth, est une jeune fille qui aime les livres et se sent chez elle au milieu des rayonnages. Elle est pétrie de la culture propre des bibliothèques, et va devoir remettre en question certaines choses, ce qui semble un peu trop facile par moment malheureusement. Elle a un caractère entier dans le sens où elle agit selon ce qu'elle estime juste en son fort intérieur, même si ça va à l'encontre de ce qu'on lui a appris toute sa vie. Plutôt du genre fonceuse, même si elle ne se décrit pas comme tel.

    Nathaniel Thorn est un sorcier qui semble aimer cultiver son mystère. Il joue un peu du manque de connaissance et des préjugés d'Elisabeth au début, ce qui me l'a rendu sympathique, lui donnant un petit côté espiègle qu'il n'assume pas totalement en gardant son sérieux en toute circonstance même lors de ses pointes de sarcasmes. Profondément bon, il est marqué par des épreuves qui ont ancrés des peurs en lui. Il m'a beaucoup plu.

    Silas, serviteur dévoué de Nathaniel, revendique la nature "contractuelle" de leur relation pour ne pas réfléchir et admettre ce qu'elle est vraiment. Il met un point d'honneur à ce que le quotidien de Nathaniel soit parfait en tout point. A la fois discret et à la présence indispensable.

    Les relations entre les personnages sont intéressantes à suivre. Elisabeth va dépasser ses préjugés avec Nathaniel, Nathaniel et Silas dont les liens sont plus que ce que les deux veuillent bien admettre, et Elisabeth qui va essayer d'entrevoir ce qui se cache derrière les apparences entre ces deux là et de les comprendre. J'ai beaucoup apprécié Nathaniel et Silas, j'ai eu un peu plus de mal à m'attacher à Elisabeth, même si je ne saurais trop dire pourquoi, mais j'ai tout de même apprécié la suivre.

    Il y a une petite romance, qui n'est pas centrale dans le roman et ça fait du bien que ce soit secondaire et qu'on se concentre sur l'intrigue et l'univers de fantasy. Mais du coup, on ne voit pas beaucoup les sentiments se développer, certains moments arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe.

     

    J'ai adoré l'univers. En amoureuse des livres que je suis, voir des livres prendre vie, tout ce qu'il y a autour des grimoires et des bibliothèques m'a beaucoup plu. Le lien entre magie et livre me plait, parce qu'en tant que lectrice je trouve toujours un peu de magie dans l'encre et le papier.

    Tout ce qui touche à la relation bibliothèque/magie est plein d’ambiguïté, car les grimoires sont plein de magie, pour autant, toute forme de magie est formellement interdit dans les bibliothèques. Et cela donne une méfiance naturelle des bibliothécaires envers les sorciers, alors qu'il semblerait que ce soit eux qui aient écrit les grimoires et créé les bibliothèques. Et l'histoire en elle même va exploiter et pousser ces ambivalences des bibliothécaires face à la magie encore plus loin pour Elisabeth, un aspect qui m'a beaucoup plu.

    J'en aurais voulu plus, notamment sur la création des grimoires et des bibliothèques, parce que quand on aime, on en veut toujours plus. Certains éléments auraient pu en effet être d'avantage développés quant à l'histoire de ce monde, mais cela dit, ça aurait pu apporter des longueurs, alors que le rythme ici est fluide, donc ce n'était pas forcément nécessaire, même s'il y avait matière à le faire. Par contre, j'espère voir cet univers encore plus approfondi dans la suite.

    J'ai aussi aimé le fonctionnement de la magie, la façon de devenir sorcier dans ce monde. Ce n'est en effet pas inné, un sorcier ne peut pratiquer la magie sans aide, et il y a un prix à payer. Un système intéressant.

     

    Un style d'écriture fluide, facile à lire, on suit cette aventure avec plaisir, sans temps mort.

     

    La fin est... Comment dire ? A la fois abrupte et parfaite. Le dernier chapitre clôt l'histoire en apothéose, tout en laissant énormément d'interrogations. J'ai été très surprise que ça s'arrête ainsi, et pourtant à la réflexion, il n'y a pas besoin de plus. Et l'épilogue vient donner quelques réponses, tout en restant assez ouvert. Le lecteur peut laisser libre cours à son imagination s'il le souhaite, tout comme se contenter de ce qu'il a, et j'aime bien ce choix qui nous est laissé.

    Enfin, vu qu'un second tome vient de sortir, des réponses nous serons données, j'ai hâte qu'il soit traduit et de retrouver cet univers.

     

    Un gros point bonus pour cette réédition dans la collection grimoire qui est magnifique, bien travaillée. L'illustration de la jaquette est superbe, le petit effet grimoire avec le choix du papier et le travail sur la tranche du livre rend la lecture encore plus agréable et immersive.

     

    En bref, un roman de fantasy que j'ai bien aimé lire bien que l'histoire soit un poil prévisible par moment, l'univers en est le principal point fort.

     

    En bref, ce que j'ai adoré : L'univers, qui est le point fort de ce roman, la fin, et Nathaniel et Silas et leur relation indescriptible.

    En bref, ce que je n'ai pas aimé : J'ai mis du temps à m'attacher à Elisabeth, certains éléments prévisibles.

     

    Citation :

     "- La plupart des gens ne croient plus aux contes de fées en grandissant. Pourquoi avez-vous continué, quand le reste du monde n’y prêtait plus foi ?
    Elisabeth n’était pas sûre de connaître la réponse à cette question qui n’avait pas vraiment de sens pour elle, ou qui du moins ne l’intéressait pas.
    - Quel est l’intérêt de la vie si vous ne croyez en rien ? demanda-t-elle plutôt."

    jo-jou

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