Grisha, tome 3 : L'oiseau de feu, de Leigh Bardugo

Titre original : Grisha, book 3 : Ruin and Rising

Année de publication (en France) : 2018

Nombre de pages : 381

ISBN : 978-2-01-628821-4

Auteur : Leigh Bardugo

Traducteur : Anath Riveline

Éditeur : Le livre de poche jeunesse

Résumé :

IMPOSTURE. MANIPULATION. TRAQUE.

Un royaume au bord du chaos.
Un tyran sur un trône d'ombre.
Une sainte sans pouvoirs.
Sans alliés. Sans armée.
Le combat final de la lumière contre les ténèbres.

LOYAUTÉ. AMOUR. RENAISSANCE.

Le salut de Ravka mérite-t-il tous les sacrifices ?
Seule l'Invocatrice de lumière en décidera.

Ma note : 17

Mon avis :

J'ai lu ce tome 3 dans le cadre d'une lecture commune sur instagram, avec les mêmes personnes avec qui j'avais déjà lu les tomes précédents.

Je suis contente d'avoir fini cette série qui m'a beaucoup plue et que je vous conseille ! Vous pouvez retrouver mon avis sur les tomes précédents dans le répertoire ou directement à la fin de cette chronique.

Concernant l'histoire, sans vous spoiler la fin du tome 2, on retrouve Alina affaiblie suite à sa dernière rencontre avec le Darkling, et cachée par l'Apparat dans un lieu secret et inaccessible, mais elle y est tout autant protégée que prisonnière.

Heureusement, la situation évolue rapidement avec une action intéressante des personnages, et Alina peut partir se préparer à affronter son destin et le Darkling dans la bataille finale, accompagnée par quelques compagnons de route, à savoir Mal et quelques grishas.

L'histoire est bien menée, j'ai apprécié la lire.

Concernant les personnages :

Alina continue d'évoluer dans ce tome. Elle a une ambivalence dans son attirance pour le pouvoir, car elle le désire autant pour vaincre que le Darkling que pour devenir elle-même plus puissante et se demande de ce fait si elle ne risque pas de devenir comme lui. C'est quelque chose d'intéressant à explorer. Elle évolue aussi dans sa façon d'être en public, elle a tiré des leçons de ce qui lui est arrivée précédemment, de sa rencontre avec un certain Nikolai, et sait comment agir selon le statut de Sainte qu'elle a (bien malgré elle). Le fait de voyager en groupe lui permet également d'évoluer concernant ses relations aux autres, elle qui a toujours été à part et solitaire, elle découvre le concept de groupe d'amis sur qui on peut compter et que l'on souhaite protéger.

Mal se résigne au destin d'Alina et fait le choix de l'aider le plus possible, sans penser à lui et s'oubliant volontairement. Je ne saurais dire si cette évolution me plait, mais je la comprends tout à fait. Vers la fin du livre, nous avons une révélation majeure à son sujet, qui bouleverse tout et est d'une importance capitale. Je m'attendais depuis le début à ce que ses talents particuliers aient une explication, que d'une façon ou d'une autre il ait un lien avec les grishas. Mais alors là, je suis rester bouche bée devant mon livre un moment, je ne m'attendais pas du tout à ça !

La relation Mal et Alina, vu que les deux protagonistes changent, évolue aussi. Mal se fait une raison, il arrête donc son comportement de gamin insupportable du tome précédent. Et la fin, les concernant, m'a plu. Même si pour moi, elle pose des questions qui ne sont pas abordées.

Les autres personnages ne sont pas particulièrement développés, bien que certains aient des rôles importants à jouer. Le Darkling est étonnamment assez peu présent, devient un personnage un peu plus secondaire, c'est vraiment la quête d'Alina qui est mise en avant, et le lien entre eux aurait pu être plus exploité. Cela dit, il est toujours aussi froid, seul et désireux de son idéal où les grishas pourraient ne plus être rejetés, mais son combat va trop loin car il veut que tous craignent les grishas.

Parmi les compagnons d'Alina, Genya m'a touchée. C'est un personnage complexe, qui a subit beaucoup de choses, et qui garde pourtant la tête haute.

Nikolai aussi vaut le détour, un prince idéaliste, intelligent, fougueux, un peu manipulateur, charmant, et qui se donne les moyens de sa réussite de façon mesurée et intelligente. Il y a une duologie le concernant, que j'ai envie de découvrir.

On retrouve Ravka, royaume coupé en deux, dans un univers très riche d'inspiration russe. Ce n'est pas le point mis en avant dans ce tome, mais s'agissant du dernier où il faut clôturer la série, ça ne m'étonne pas. Les légendes Ravkannes avec leurs différents Saints sont tout de même très présentes, puisque participant à la résolution de l'intrigue, et ce folklore est appréciable.

Le style d'écriture est fidèle à lui-même, fluide et agréable à lire. Les pages défilent vite, les différents évènements s'enchainent avec pas mal de rebondissements et un bon rythme. Un peu moins de politique et un peu plus d'aventure que dans le tome précédent.

La bataille finale aurait pu prendre un peu plus de place, être un peu plus développée, mais la façon dont elle est menée m'a tout de même plu.

Une fin un peu lisse, sans panache, mais qui correspond au caractère de l'héroïne du début de la série, c'est cohérent je trouve. Ça peut en décevoir certains (les personnes qui ont fait la lecture commune avec moi l'ont été), mais moi ça m'a convenue.

En bref, une bonne conclusion à cette trilogie que j'ai beaucoup apprécié lire !

En bref, ce que j'ai adoré : La grosse révélation du roman concernant Mal ! Et sinon, le rythme et le style agréable à lire avec pas mal de rebondissements.

En bref, ce que je n'ai pas aimé : La fin peut-être un peu plate, mais en même temps plutôt cohérente à mes yeux.

Citation :

 "La beauté était ton armure. Fragile, superficielle. Mais ce qu'il y a en toi ? C'est de l'acier. C'est fort, incassable. Et ça n'a pas besoin d'être réparée."

Chronique du tome 1

Chronique du tome 2

jo-jou

L'expérience, de Harald Nortun

Titre original : Eksperimentet

Année de publication (en France) : 2019

Nombre de pages : 156

ISBN : 978-2-7470-7123-9

Auteur : Harald Nortun

Traducteur : Marina Heide

Éditeur : Bayard

Résumé :

« Je serais toi et tu serais moi. Moi la fille, toi le garçon. »
En vacances à la mer, Amanda et Amund, des faux jumeaux, décident d'échanger leur identité pour faire une blague à leurs grands-parents. Cela leur semble facile : on les a toujours confondus et depuis qu'Amanda s'est coupé les cheveux à la garçonne, le frère et la soeur se ressemblent comme deux gouttes d'eau. On dit d'ailleurs d'Amanda qu'elle est un vrai garçon manqué et qu'Amund, au contraire, est sensible comme une fille.
Mais très vite, l'expérience les rattrape, et ils se trouvent pris à leur propre jeu...

Ma note : 13

Mon avis :

Il s'agit là d'un roman jeunesse.

C'est l'histoire de Amund et Amanda, des faux jumeaux, qui sont souvent confondus (surtout depuis un accident capillaire qui a obligé Amanda à se couper les cheveux très courts). Et aucun des deux n'est tout à fait l'aise en étant lui même, Amanda est du genre casse-cou, et Amund plutôt timoré. Aussi, alors qu'ils partent pour une semaine de vacances chez leur grands-parents, leur vient l'idée d'échanger leur identité pour faire une blague. Amund devient la fille, et Amanda le garçon. Mais ce qui ne devait durer au départ qu'une soirée se retourne contre eux, l'expérience se prolonge un peu plus que prévu et il pourrait y avoir des conséquences...

L'histoire est simple, facile à comprendre et à suivre. Pas très développée, mais ça marche bien quand-même, alors ça passe. J'aurais tout de même apprécié que ce soit un peu plus poussé dans les conséquences de cet échange d'identité.

Amund, dont nous suivons le point de vu, n'est pas à l'aise avec ce que la société lui impose en tant que garçon : aimer courir, jouer au foot, faire des bêtises, ne pas être sensible... Lui qui est justement sensible, calme, et qui aimerait faire du théâtre, ça ne lui correspond pas. Alors être une fille lui permet au final d'être beaucoup plus lui même, de se rendre compte que se faire "belle" et passer des heures à discuter, ça lui correspond. Il aimerait pouvoir assumer sa personnalité, il se pose des questions sur les dictats de la société.

Amanda est du genre garçon manqué, elle aime tout ce que son frère devrait aimer et pas elle : pèche, escalade, bateau, foot... Devoir porter des robes ne lui plait pas. Au début, elle trouve l'idée d'échanger leur rôle mauvaise, mais elle s'y fait très vite, et même, c'est elle qui veut garder le secret plus longtemps. Elle finit par très bien faire le petit macho de base, se moquant de ce que son frère fait en tant que fille. Elle est d'ailleurs parfois blessante avec lui, se moquant de ce qu'il est et qu'elle déteste devoir être. Insouciante, elle prend très facilement le rôle de garçon, ça lui convient bien qu'on lui permette d'essayer de naviguer un bateau et qu'on l'invite à conduire un quad, ce qui ne lui arriverait pas en tant que fille. Cependant, sa façon de voir les choses et son ressenti durant l'expérience aurait pu être mieux décrit, car comme on a le point de vu d'Amund, on ne sait pas vraiment ce qu'elle pense tout au long du livre, je trouve ça dommage.

Les deux collégiens apprennent sur eux même au cours de cette expérience, ce qui est intéressant. Mais ça manque de nuances. On aurait pu pousser un peu plus loin l'évolution des personnages entre le début et la fin, et être un peu moins caricatural sur leur façon d'investir le rôle de l'autre. (Notamment Amanda qui devient un petit macho, ce qui m'a un peu poser problème.)

Célia et Stefan, les voisins d'Amund et Amanda, se lient d'amitié avec eux pendant ces vacances. Ils ont pas mal de préjugés. Quand Amund dans le rôle d'Amanda demande à piloter un bateau, Stefan lui répond que ce n'est pas un truc de fille, et Célia avec qui il se lie d'amitié, pense que les garçons et les filles sont trop différents pour être amis et que les garçons sont tous immatures. Ils représentent ce que le reste du monde attend d'Amund et Amanda dans leur vrai rôle et qu'ils ne sont pas. Ils ont donc un certain intérêt pour faire évoluer les deux personnages principaux. Mais on n'a pas tellement d'évolution sur ces deux là, ça manque un peu.

Cette expérience permet un apprentissage sur le regard de la société quant au stéréotype masculin/féminin. C'est abordé de façon intéressante pour un livre jeunesse, ça permet au lecteur de se poser des questions sur plusieurs thèmes tel que les stéréotypes, le masculin/féminin, l'identité, la personnalité, les attentes de la société. C'est le point fort de ce roman.

 Le style d'écriture est facile à lire, c'est du jeunesse, c'est simple et fluide.

La fin est correcte, ça aurait pu être un peu plus approfondie, mais ça a l'avantage de laisser au lecteur la possibilité d'en tirer ses propres conclusions et de réfléchir par lui même.

En bref, ce que j'ai adoré : les thèmes abordés qui permettent de se poser des questions.

En bref, ce que je n'ai pas aimé : Manque de développement dans les conséquence de l'échange d'identité pour les personnages, manque de détail sur les personnages et leur psychologie.

Citation :

 "A la fin de la séance, elle me tend un miroir pour que je vois le résultat. Du rouge sur les lèvres, du mascara et du fard à paupières. Avec tout ce maquillage, j'ai comme un nouveau visage. Je souris à mon reflet qui arbore une jolie bouche magenta."

jo-jou

Et que ne durent que les moments doux, de Virginie Grimaldi

Année de publication (en France) : 2020

Nombre de pages : 346

ISBN : 978-2-2137-0984-0

Auteur : Virginie Grimaldi

Éditeur : Fayard

Résumé :

L’une vient de donner naissance à une petite fille arrivée trop tôt. Elle est minuscule, pourtant elle prend déjà tellement de place.
L’autre vient de voir ses grands enfants quitter le nid. Son fils laisse un vide immense, mais aussi son chien farfelu.
L’une doit apprendre à être mère à temps plein, l’autre doit apprendre à être mère à la retraite.

C’est l’histoire universelle de ces moments qui font basculer la vie, de ces vagues d’émotions qui balaient tout sur leur passage, et de ces rencontres indélébiles qui changent un destin.

Ma note : 18

Mon avis :

C'est un roman qu'il m'aura fallu du temps avant de commencer. Je l'ai reçu en cadeau en 2020. Mais il est resté dans ma PAL quelques temps, parce que j'avais d'autres livres à lire. Puis différentes choses se sont passées dans ma vie, et je ne me suis pas sentie capable de lire ce livre pendant un long moment. Et là, il y a quelques jours, allez savoir pourquoi, j'ai su. J'avais fini une lecture, je cherchais la suivante. Et en allant vers ma bibliothèque, avant même de le voir, je savais que c'était le moment pour ce livre.

Et effectivement, c'était maintenant, la rencontre a eu lieu, m'a énormément touchée et m'a fait verser quelques larmes.

C'est l'histoire de deux femmes.

L'une, Lili, qui apprend à devenir mère dans des circonstances difficiles, en service de néonatologie alors que son bébé est né prématurément. Comment être mère quand on n'a pas encore pu tenir son enfant dans ses bras, quand sa chambre est à peine rêvée, pas encore préparée, parce qu'on devait le faire dans les semaines à venir, et surtout, quand on se sent coupable de ne pas l'avoir protéger dans son ventre quelques semaines de plus ?

L'autre, Élise, c'est celle dont les enfants quittent le nid, qui se retrouve seule avec le chien de son fils, et tous les deux dépriment autant l'un que l'autre. Comment apprendre à laisser partir, à ne plus être mère à plein temps, comment occuper tout ce temps qu'on leur consacrait avant ?

Une belle histoire, pleine de vérité, profonde, touchante, qui nous raconte ce qu'est être maman, qu'on le devient quand nait son enfant et qu'on le reste à vie. Certains points ont fait écho en moi et plusieurs passages m'ont tiré des larmes.

Les personnages m'ont beaucoup émue. J'ai ressenti énormément de choses, et je me suis identifiée à eux.

Surtout à Lili, plus proche de moi en terme d'âge. Je suis étudiante, et les projets d'enfants ne sont pas encore d'actualité pour moi, mais j'ai tout de même réussi à me projeter, à ma façon, en Lili.

Pour Élise, je me suis beaucoup identifiée à sa fille, Charline. Comme elle, je deviens adulte, je quitte la maison de mes parents, petit à petit, je reviens moins souvent les voir, je passe tranquillement, étape par étape, dans la vie active. De ce fait, en Élise, j'ai vu ma propre maman, qui nous a regardé partir, mon frère et moi, après nous avoir vu grandir et nous avoir donner la chance de devenir qui nous sommes. Les situations sont différentes, mais pour moi, il y avait quand-même quelque chose de ma maman dans la façon dont Élise était fière de voir ce que ses enfants étaient devenus. Et j'ai plusieurs fois eu envie de rentrer à la maison et de la serrer dans mes bras.

Les relations entre les personnages ont beaucoup d'importance dans leur évolution.

La relation entre Lili et ses beaux-parents est compliquée... Ils veulent bien faire, mais la jeune femme n'a pas eu le temps de s'approprier son rôle de mère, et elle n'a pas besoin qu'on vienne lui dire quoi faire et lui imposer un avis qui n'est pas le sien, elle a besoin qu'on la laisse souffler et apprendre par elle même.

Élise s'ouvre autour d'elle à des personnes qu'elle n'aurait pas rencontrer tant que ses enfants étaient chez elle, elle prend du temps pour elle, se met à la danse, s'engage dans une association,...

Le style est doux, fluide, agréable à lire. Du Virginie Grimaldi, une valeur sûre sur ce point, j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver sa plume.

On a, en parallèle des chapitres, quelques petits échanges de textos entre Élise et ses enfants, ce qui donne un petit plus sympathique.

Je me suis demandée tout du long quel était le lien entre Lili et Élise. J'ai formulé beaucoup d'hypothèses, pendant toute ma lecture. Et puis, au trois-quart du livre, l'une d'elle s'est détachée et imposée à moi. Et à la toute fin, vraiment dans les tous derniers chapitres, quand elle s'est avérée vraie, j'ai été très touchée, car j'ai trouvé ce lien magnifique. J'ai beaucoup aimé la fin, une superbe conclusion.

En bref, du Virginie Grimaldi. Du beau et du très touchant, comme d'habitude. Et un livre qu'il faudra que je relise, quand j'en serais à ces étapes de ma vie, car je pense que mon regard dessus sera alors différent. 

En bref, ce que j'ai adoré : Tout, l'histoire, les personnages et ce qu'elles apprennent, tout ce qui m'a touchée, la plume,...

En bref, ce que je n'ai pas aimé : Absolument rien.

Citation :

"Mon existence est en noir et blanc et j'attends, immobile sur mon canapé, le retour des couleurs. Peut-être est-il temps de sortir les feutres."

jo-jou