• Malgré tout, de Magali Santos

    Malgré tout, de Magali Santos

    Année de publication (en France) : 2021

    Nombre de pages : 159

    ISBN : B095T12ML6

    Auteur : Magali Santos

    Éditeur : auto-édité

    Résumé :

    Une enfance heureuse et un premier amour passionnel gâchés par une erreur de jeunesse impardonnable.

    Un lourd secret gardé des années. Le poids de la culpabilité enfoui à jamais. Quand l’amour s’oppose à la morale, Léane suit son coeur au lieu de la raison. Est-ce le bon choix ? La déception et la trahison laissent l’amertume dans le présent. Léane réussira-t-elle à renouer avec son premier amour, Oliver, afin d’adoucir son avenir ? Malgré tout ce qu’il s’est passé, Léane ne perd pas espoir et devra peut-être même apprendre à pardonner.

    Le bonheur existe : il est dans l’amour. Il ne reste plus qu’à le trouver.

     

    Ma note : 13

    Mon avis :

    J'ai lu ce livre dans le cadre d'un SP, et je remercie beaucoup l'autrice pour sa confiance. J'avais déjà eu l'occasion de chroniquer un de ses livres que j'avais bien aimé, Tempête et sucre d'orge. Je dois dire que ce premier a ma préférence par rapport à celui-ci.

     

    Il s'agit d'une romance entre Léane et Oliver.

    Léane qui est en plein divorce, en est à une période difficile de sa vie. Elle retourne chez ses parents quelques jours pour s'éloigner de son futur ex-mari. A cette occasion, elle recroise son amour de jeunesse, et aussi accessoirement le frère de sa meilleure amie, Oliver, lui aussi de retour chez ses parents quelques jours.  Elle ne l'avait pas vu depuis plusieurs années, puisqu'il était parti vivre à l'étranger.

    Hors, depuis qu'Oliver est parti, un lourd secret pèse sur les épaules de Léane. Et Oliver a besoin de comprendre ce qui ne va pas avec elle, pourquoi elle le hait aujourd'hui, ce qu'elle ne peut pas lui pardonner.

    L'histoire est bien construite. Le passé a une importance capitale dans le présent des personnages, et il nous est dévoilé petit à petit, nous découvrons ce que chacun cache.

    La bonne construction, l'enchainement des éléments à un bon rythme, assez rapide mais pas trop, m'ont amenée à lire l'histoire sans m'arrêter, en une seule fois. (Heureusement pour mon temps de sommeil que le roman n'est pas très long du coup...)

     

    Concernant les personnages, ils sont assez nombreux, mais les secondaires ne sont pas très détaillés.

    Léane (j'adore ce prénom) est à un tournant de sa vie. Elle divorce, et ce-faisant, elle a peur de décevoir tous ses proches. A côté de ça, un cauchemar la hante toutes les nuits et la culpabilité qui la ronge ne l'aident pas à avoir confiance en elle. Pourtant, elle essaie de vivre sa vie, elle fait un travail qu'elle aime et veut prendre sa vie en main.

    Oliver est lui aussi rongé par la culpabilité. Il s'abrutit dans son travail pour ne pas penser, pour survivre, mais il fait du surplace dans sa vie, n'avance pas vraiment. Et en retrouvant Léane, il ne supporte de pas de la voir le haïr sans comprendre pourquoi. Peut-être parce qu'il se hait déjà lui même ? Et que comprendre pourquoi c'est aussi le cas de Léane, son premier amour, lui permettrait d'avancer ? Et de se faire pardonner, au moins d'elle ?

    Il y a aussi Lauren, la meilleure amie de Léane, la sœur jumelle d'Oliver. Une jeune femme qui tient fort à ceux qu'elle aime, et qui est autoritaire avec eux pour les pousser vers le meilleur. J'ai bien aimé ce personnage.

    Bianca, une amie de Léane, est du genre à bien aimer les commérages et les potins de filles. Elle est pétillante.

    Pas mal de personnages, plutôt sympathiques pour la plupart. Je me suis sentie à l'aise avec eux pour les accompagner au long de cette histoire. Ils sont un peu plus développés que dans le livre précédent de l'autrice, notamment concernant leur passé qui a une place prépondérante dans l'histoire, une évolution agréable je trouve. Mais je pense que ça peut encore être plus poussé sur d'autres aspects des personnages, car il me manque encore quelque chose pour m'attacher plus à eux.


    J'ai adoré le côté retrouvailles avec un amour de jeunesse des années plus tard, c'est un schéma de romance qui me plait toujours, et ça n'a pas loupé ici, ça m'a plu. On retrouve aussi la fille amoureuse du frère de sa meilleure amie, élément déjà présent dans le premier livre de l'autrice que j'ai lu, et qu'elle maitrise bien je trouve.

    On a aussi un contexte d'erreur de jeunesse difficilement pardonnable. Je ne peux pas trop détailler sans spoiler, mais je dirais que ce contexte est bien utilisé. Le drame en lui même est juste raconté, n'est pas spécialement creusé je trouve, c'est plutôt le côté vivre après avoir vécu un drame, le pardon et la rédemption qui sont abordés de manière intéressante.

     

    La plume va droit au but, ce qui en fait un roman rapide à lire. C'est agréable pour le côté sans prise de tête, on fait une vraie pause avec ce roman. Mais le style est simple, un peu trop pour moi ce coup-ci, certaines tournures de phrase manquaient de quelque chose, bref, le style ne m'a pas embarquée. Je n'ai pas non plus retrouvé une ambiance comme il y en avait dans le roman précédent de l'autrice et ça m'a manqué.

    (Après, je pense que concernant le style, ce livre souffre de la comparaison avec celui que j'ai lu précédemment, où le style d'écriture était vraiment particulier et très travaillé. Donc à relativiser.)

     

    La fin est sympathique. Elle n'est certes pas très surprenante, plutôt prévisible. Mais pour une romance, ça n'a rien d'étonnant et ça ne m'a pas dérangée.

     

    Un petit plus pour la couverture que je trouve jolie.

     

    En bref, nous avons là une romance sur fond de drame et de secrets bien gardés. Une lecture rapide, qui ne me laissera probablement pas un souvenir impérissable, mais agréable pour un moment de détente, puisque je l'ai lu d'une traite sans m'arrêter.

     

    En bref, ce que j'ai adoré : J'ai adoré le schéma retrouvailles avec un amour d'enfance. Et le livre a un bon rythme.

    En bref, ce que je n'ai pas aimé : Le style d'écriture ne m'a pas embarquée.

     

    Citation :

     "-Et toi, tu es venue avec Valentin, je m'en souviens très bien. C'est dingue, jamais je n'aurais cru que vous finiriez ensemble. Tu ne le supportais pas au lycée !

    - Apparemment, j'aurais dû rester sur ma première intuition. Il n'est définitivement pas fait pour moi."

    jo-jou


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    Le PLIB2021 touche doucement à sa fin... Et la dernière étape avant l'élection du livre gagnant, le vote final où chaque juré désigne son livre préféré, a lieu en ce moment même.

    Pour rappel, les cinq finalistes sont les suivants :

     

    Avant de vous dire pour qui j'ai voté, je tiens à remercier les organisateurs pour cette superbe édition. J'ai adoré ma première participation à ce prix littéraire (et j'espère, pas la dernière!). Ça m'a permis de faire des découvertes de romans que je n'aurais pas lu sans ça, de sortir de ma zone de confort. On a aussi un regard différent sur les livres qu'on lit quand on sait qu'on va devoir en choisir un à la fin.

    Les finalistes méritent tous leur place ici selon moi, même si j'ai un peu moins aimé certains par rapport à d'autres. Ils ont chacun leurs points forts, que ce soit dans l'écriture, dans l'histoire, dans l'univers ou dans les personnages.

    Mais ma préférence à moi... Celui qui a eu ma voix, celui pour lequel j'ai voté...

    C'est Steam Sailors, de E.S Green !

    Et maintenant, rendez-vous le 16 octobre pour l'annonce du gagnant.

    jo-jou


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  • La ville sans vent, tome 1, Éléonore Devillepoix

    La ville sans vent, tome 1, Éléonore Devillepoix #PLIB2021

    Année de publication (en France) : 2020

    Nombre de pages : 448

    ISBN #ISBN9782017108443

    Autrice : Eléonore Devillepoix

    Éditeur : Hachette

    Résumé :

    À dix-neuf ans, Lastyanax termine sa formation de mage et s’attend à devoir gravir un à un les échelons du pouvoir, quand le mystérieux meurtre de son mentor le propulse au plus haut niveau d’Hyperborée.
    Son chemin, semé d’embûches politiques, va croiser celui d ‘Arka, une jeune guerrière à peine arrivée en ville et dotée d’un certain talent pour se sortir de situations périlleuses. Ca tombe bien, elle a tendance à les déclencher…
    Lui recherche l’assassin de son maître, elle le père qu’elle n’a jamais connu. Lui a un avenir. Elle un passé.
    Pour déjouer les complots qui menacent la ville sans vent, ils vont devoir s’apprivoiser.

     

    Ma note : 16

    Mon avis :

    J'ai lu ce livre dans le cadre du PLIB2021 dont il est l'un des finalistes. Concernant ce livre, je m'attendais à de la fantasy assez classique, restait à savoir s'il y avait ce petit truc en plus pour le démarquer.

     

    Ce roman nous raconte l'histoire de Lastyanax et Arka, ainsi que de la ville où ils se trouvent, Hyperborée.

    Hyperborée est sous une cloche qui l'isole du climat glaciale de la plaine qui l'entoure. C'est donc une ville où il n'y a pas de vent (d'où le titre). Et cette ville autorise, et même valorise, la magie, ce qui n'est pas le cas des autres aux alentours, qui la bannissent.

    C'est pour cette raison qu'Arka, jeune fille de 13 ans, souhaite y entrer. En effet, elle possède une magie puissante. De plus, elle sait que son père est un mage, et même si par ailleurs elle ignore tout de lui, elle souhaite le retrouver. En effet, elle a déjà beaucoup perdu dans sa courte vie, il ne lui reste que cet hypothétique père. Hors, le seul endroit où il y a beaucoup de mages, c'est bien Hyperborée. Aussi, jouant de son culot et de se chance, elle va entrer à Hyperborée (non sans ennuis tout de même). Et le hasard la conduira à un tournoi de magie pour devenir élève d'un mage.

    L'autre personnage de cette histoire, c'est Lastyanax. Alors que le jeune mage est tout juste diplômé, son ancien mentor meurt. On lui demande de reprendre sa place de ministre, ce qui nécessite qu'il entre en politique, lui qui a encore très peu d'expérience. Mais il a la conviction que son mentor n'aurait pas du mourir ainsi. Et il veut savoir qui l'a tué et pour quelle raison.

    Et ces deux là se retrouvent à devoir travailler ensemble. Ils ont chacun un but, une enquête à mener. Et le tout au milieu des complots qui agitent Hyperborée.

    L'histoire est bien écrite, avec un scénario bien travaillé. La façon dont les différents fils de l'intrigue se rejoignent est intéressante.

     

    J'ai bien aimé Arka. Une jeune fille courageuse, débrouillarde et indisciplinée. Elle grandit petit à petit, elle apprend auprès de Lastyanax. Ce que j'ai bien aimé chez ce personnage c'est le dynamisme qu'elle donne au récit, sa capacité à s'attirer des ennuis, et sa façon de toujours s'en sortir aussi.

    Lastyanax est lui plus calme. C'est un homme de réflexion. Il contrebalance la vivacité d'Arka. Lui aussi apprend d'elle, il apprend ce qu'est être mentor. Son évolution est intéressante à suivre.

    Il y a des personnages secondaires intéressants, même s'ils sont assez peu développé car relativement nombreux, je n'en cite que quelques uns qui m'ont marquée. Silène, un des anciens professeurs de Lastyanax, qui le soutient pour entrer en politique. Le Basileus, qui règne sur la cité, est assez étrange. Pétrocle et Pyrrha, des camarades et amis de Lastyanax. Pétrocle est du genre fanfaron, flemmard, mais ami fidèle, je l'ai bien aimé. Pyrrha est plus distante avec Lastyanax, leur relation est difficile depuis qu'ils sont mages, car Pyrrha souhaite voir la situation des femmes évoluer dans la cité (en effet, c'est très patriarcale, les femmes ont peu de droit et les femmes mages sont extrêmement rares), et ne voit pas beaucoup Lastyanax essayer de faire avancer les choses sur ce point en tant que ministre.

    Globalement, j'ai bien aimé les personnages, bien écrit et travaillé. Mais je mets surtout un petit plus pour les relations interpersonnelles, notamment Arka/Lastyanax avec une belle relation quasi fraternelle, même si un peu forcée au départ, qui se noue entre eux et dont je suis curieuse de voir l'évolution dans la suite.


    L'univers d'Hyperborée, la ville sans vent protégée par son dôme, est riche et bien décrit par l'autrice. La place de la magie dans l'histoire est bien définie et surtout bien expliquée au lecteur. Mais au delà de ça, l'autrice a également travaillé l'Histoire de la ville avec son passé, et surtout, ce que j'ai beaucoup aimé comme détail, c'est la dynamique de la ville avec ses différents niveaux et leur organisation. On a une gradation selon la richesse des habitants qui détermine l'endroit où ils habitent. Par contre, je pense que ça aurait pu être un peu mieux exploité sur certains points, mais ça le sera peut-être dans le tome 2, on verra bien. Donc globalement on a un univers bien construit.

    Il y a un petit glossaire assez pratique à la fin sur les termes propres à l'univers que je recommande de lire avant de commencer le roman. Globalement, c'est un univers plaisant à découvrir.

    Au niveau du contexte, le complot politique que les personnages doivent comprendre et déjouer est intéressant, et permet également de détaillé la politique interne de la ville ainsi que sa politique externe et le contexte géopolitique de l'univers, ce qui est vraiment très intéressant. Je me rends compte que j'aime de plus en plus quand il y a une intrigue politique dans les livres de fantasy, ça donne de la consistance et du réalisme.

     

    Le style d'écriture est simple, fluide. Sans plus, mais efficace et facile à lire.

    On a une alternance des points de vue qui est bien utilisée par l'autrice. On alterne surtout entre Arka et Lastyanax, ce qui permet de suivre l'évolution des deux personnages tant sur leur enquête respective (même si elles finissent par se mêler) que sur leur relation (que j'ai adoré suivre, j'en ai déjà parler tout à l'heure). On suit aussi parfois des personnages secondaires sur de courts passages, qui je trouve sont judicieusement placés et apportent toujours quelque chose à l'histoire.

     

    J'ai bien aimé la fin qui nous donne envie de continuer sur le tome 2. En effet, la situation dans laquelle ça se termine est complexe et demande à être résolue. Pour autant, je ne ressens pas de frustration si intense en attente de la suite, le suspens aurait peut-être pu être un peu mieux posé. Mais je pense que je lirais la suite.

    Et par contre, après la fin, l'épilogue... J'ai beaucoup aimé, vraiment. Car ça répond à une question qu'on ne s'était posée à aucun moment, et ce avec une certaine ironie bien trouvée. La morale de l'épilogue est bien aussi (comme quoi, un acte pouvant sembler insignifiant sur le moment peut avoir de lourdes conséquences...). Cet épilogue est un très bon point pour moi.

     

    Je rajoute aussi un petit plus pour la couverture que je trouve très belle (au point que j'ai même envie de l'acheter en format papier avec le tome 2).

     

    SI j'ai aimé beaucoup d'éléments de ce livre, il m'a manqué un petit quelque chose pour ne pas avoir envie de quitter les personnages et me rendre vraiment impatiente de lire la suite. Je ne saurait pas dire quoi. Mais je le recommande tout de même car c'est un bon moment de lecture.

     

    En bref, un roman de fantasy avec une intrigue bien menée et une relation particulière entre les deux personnages principaux qui m'a beaucoup plu, mais auquel il manque un petit quelque chose (que je trouverais peut-être dans la suite, qui sait?).

     

    En bref, ce que j'ai adoré : Le contexte politique avec ses complots dans lesquels les deux personnages s'embarquent. La relation presque fraternelle Arka/Lastyanax. Et l'épilogue, un petit plus sympa qui m'a fait sourire.

    En bref, ce que je n'ai pas aimé : Le manque d'un petit quelque chose pour me donner envie de dévorer la suite sans attendre. Et peut-être un petit manque d'exploitation de l'organisation de la ville selon la pauvreté/richesse des habitants ? Mais le travail politique de la ville est si bien mené par ailleurs que ça ne m'a pas dérangée tant que ça.

     

    Citation :

    "- Tu vas payer pour tout ça, tu entends, le mage ? Et la mioche aussi !
    - Personne ne martyrise ma disciple à part moi, répliqua Lastyanax, la voix rauque."

    jo-jou

    La ville sans vent, tome 1, Éléonore Devillepoix #PLIB2021


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  • Rouge, de Pascaline Nolot

    Rouge, de Pascaline Nolot #PLIB2021

    Année de publication (en France) : 2020

    Nombre de pages : 312

    ISBN :   #ISBN9782354887858

    Auteur : Pascaline Nolot

    Éditeur : Gulf Stream

    Résumé :

    "Ce qu'il vit avant tout, c'était l'immonde coloris écarlate qui rongeait à moitié le nouveau-né ainsi que l'infâme petite boule de peau surplombant son regard. Le monstre avait engendré un autre monstre !
    - Comment devons-nous l'appeler ? lui demanda la vieille femme.
    Il contempla le nourrisson en pleurs avec aversion. Puis il vomit sa sentence en un mot :
    - Rouge !"

    Accroché au versant du mont Gris et cerné par Bois-Sombre se trouve Malombre, hameau battu par les vents et la complainte des loups. C'est là que survit Rouge, rejetée à cause d'une particularité physique. Rares sont ceux qui, comme le père François, éprouvent de la compassion à son égard. Car on raconte qu'il ne faut en aucun cas toucher la jeune fille sous peine de finir comme elle : marqué par le Mal.
    Lorsque survient son premier sang, les villageois sont soulagés de la voir partir, conformément au pacte maudit qui pèse sur eux. Comme tant d'autres jeunes filles de Malombre avant elle, celle que tous surnomment la Cramoisie doit s'engager dans les bois afin d'y rejoindre l'inquiétante Grand-Mère. Est-ce son salut ou un sort pire que la mort qui attend Rouge ? Nul ne s'en préoccupe et nul ne le sait, car aucune bannie n'est jamais revenue...

     

    Ma note : 14

    Mon avis :

    Je tiens à préciser avant tout que ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, âmes sensibles s'abstenir.

     

    J'ai lu ce livre dans le cadre du PLIB2021 dont il est l'un des finalistes. Et je ne l'aurais jamais lu sans cela, car il ne me tentait pas du tout. Pourtant, j'ai bien aimé, ce qui n'était pas gagné au début, mon avis était très très mitigé. Puis je me suis prise à l'histoire, je dirais vers le quart du livre, et je l'ai fini rapidement.

     

    Concernant l'histoire, c'est celle de Rouge, jeune fille de 13 ans rejetée de tous dans son village à cause d'une marque de naissance au visage et de l'histoire qui entoure sa naissance. Les villageois, superstitieux, refusent de la toucher de peur que le Mal qui l'infecte ne se propage à eux. Ils n'attendent qu'une chose, pouvoir la bannir de leur village. Pourquoi ce n'est pas encore fait me direz-vous ? Parce qu'une mystérieuse Grand-Mère fait peser une malédiction sur le village, et exige de récupérer chaque jeune fille née dans le village lors de ses premières règles. Hors, Rouge devra rejoindre Grand-Mère un jour, et ils ne veulent pas soustraire son due à cette femme de peur des répercussions. Alors ils attendent que Rouge saigne pour s'en débarrasser. Et en attendant, la jeune fille survie comme elle peut, exclue, intouchable, à peine tolérée dans une écurie pour la nuit, et essayant d'échapper à la cruauté des enfants du village qui trouvent tout ce qu'ils peuvent pour s'amuser "avec" Rouge, cette paria, fille du Mal. Nous suivons donc Rouge qui essaie de tant bien que mal de survivre.
    Heureusement pour elle, le père François est compatissant avec elle et essaie de réfréner l'acharnement des villageois à son égard. Il y a aussi Liénor, qui a un lien d'amitié avec Rouge, précieux pour elle, incompréhensible pour la mère du garçon.

    Ce roman s'inspire un peu du conte Le petit chaperon rouge, on en retrouve plusieurs éléments, mais au final, ça s'en éloigne tout de même beaucoup, le roman a son identité propre.

    Le développement de l'histoire est très intéressant. Je l'ai trouvé bien construit, bien mené. L'autrice nous emmène en compagnie de Rouge à la recherche de réponses sur son identité, ou encore sur la malédiction du village et la Grand-Mère. Et si les réponses peuvent être difficiles à lire, j'ai bien aimé, c'est réaliste concernant la cruauté du monde. Car comme pour tout conte, la morale s'applique aussi à notre monde à nous.

     

     Il m'a fallu beaucoup de temps pour m'attacher à Rouge, ça s'est fait très petit à petit, sans que je m'en rende vraiment compte avant de finir et refermer le livre. C'est une jeune fille courageuse, solitaire forcée, qui subit le harcèlement dont elle est victime du mieux qu'elle peut et en conservant une innocence propre à son âge malgré tout. Notamment concernant celui qui pourrait être son père. Elle est forte, malgré tout ce qu'elle vit.

    Le père François est un personnage avec lequel il y a une certaine ambivalence tout au long du roman. D'un côté il soutient Rouge, mais d'un autre il permet aussi nombre des sévices qu'elle subit, "pour apaiser les villageois et éviter qu'ils ne fassent pire". Une ambivalence qui va perdurer, et on comprendra pourquoi au cours du livre. Je ne m'attendais pas à ça le concernant, et plus j'ai avancé dans ma lecture, plus les révélations m'ont surprise.

    Concernant Liénor, l'ami de Rouge, c'est un petit garçon très beau, à l'allure angélique, solaire. Cela lui permet des frasques qu'un enfant moins beau, moins sage et moins adoré ne pourrait pas se permettre. Il est très attaché à Rouge, et cette amitié est mal vu, mais parce que c'est Liénor le beau petit garçon, on lui laisse passer. Sinon, il est du genre à préférer fuir le conflit, prendre de la distance, se faire discret dans les situations tendues.

     

    L'univers est assez moyenâgeux. On a des villageois très croyants, avec une grande influence du Père François sur la vie de la communauté. Ils sont également superstitieux, ayant peur du Mal, du Malin, de Satan, ce qui entraine chez eux le rejet de la différence.

     

    Dans ce livre sont abordés plusieurs thèmes, notamment comme je viens de le citer le rejet de la différence, et en découle le harcèlement et la persécution. D'autres sont également présents, tel que le viol, ou encore tout simplement la cruauté du monde en général. Ces thèmes sont bien traités je trouve.

     

    Le style d'écriture est particulier. On a d'un côté un vocabulaire plutôt soutenu, avec utilisation de mots évoquant un ancien français, ce qui nous permet d'être plus immergé dans le contexte de ce petit village médiéval maudit. Et en même temps, c'est aussi cru, sanglant (le champ lexical du rouge est très largement utilisé). C'est d'ailleurs exactement de ça que j'avais peur à la base et qui ne me donnait pas envie, que ce soit trop gore pour moi. Mais au final, si on passe le premier chapitre, dur à lire, ça se lit, et le plus horrible n'est pas ce à quoi l'on pense au départ.

    On notera aussi un certain suspens, dans le sens où on veut les réponses aux questions de Rouge. La plupart sont inattendues, l'autrice sait surprendre le lecteur.

    C'est un monde sombre, et on a l'ambiance qui va avec, bien sanglante dès le début. Et tout ce que vit Rouge n'est pas joyeux, ça suit cette lignée jusqu'à la fin.

    Par contre, âmes sensibles, s'abstenir. Un certain nombre de trigger warning devraient être placés au début du livre, ça manque.

     

    La fin est plutôt bien, pas exceptionnelle non plus, mais pas mal. Par contre, l'épilogue ne m'a pas convaincue. L'idée est bonne, mais inattendue pour moi, pas assez préparée et du coup pas assez détaillée. En soit, l'idée est intéressante, mais sa position juste dans l'épilogue ne lui permet pas d'être exploitée et du coup, ça m'a juste donné une impression de too much dont on aurait pu se passer, ce qui est dommage.

     

    En bref, un roman qui m'a surprise, un conte, mais pas la version guimauve de Disney, plutôt dans le genre des versions originales, qui ne cache pas la cruauté du monde mais au contraire la pointe du doigt.

     

    En bref, ce que j'ai adoré : La construction de l'histoire avec son développement et ses morales sur la cruauté du monde qui nous entoure. Et la façon que l'autrice a d'amener les éléments de réponse, en surprenant son lecteur.

    En bref, ce que je n'ai pas aimé : Le manque des trigger warning. L'idée de l'épilogue qui est bonne mais aurait demandé à être utilisée autrement pour vraiment s'intégrer dans l'histoire.

     

    Citation :

     "Aucune de vous deux ne correspondait aux critères de cette chose contraignante que l’on nomme normalité… Alors ils ont inventé toutes ces histoires à faire peur, ces boniments à propos d’œuvre de Satan et de contagion de couleur, afin de se donner bonne conscience et d’excuser leur haine."

    jo-jou

    Rouge, de Pascaline Nolot #PLIB2021


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  • Voici mon bilan lecture du mois d'août (avec un poil de retard, désolée...)

    De mon côté, j'ai passé une bonne fin d'été, j'ai absolument adoré mon stage d'été. En parallèle, j'ai aussi pris un peu d'avance pour l'année prochaine dans mes cours. Et enfin, j'ai pu lire un peu. Bon, pas autant que je l'aurais souhaité pour une saison d'été. Je me souviens de mes été de lycéenne où je pouvais dévorer un pavé en trois ou quatre jours... Période révolue, malheureusement, mais c'est ce qu'on appelle grandir il me semble.

    Sur ce, voici mes lecture du mois :

    La princesse au visage de nuit, de David Bry

    Bilan lecture Août

     

    Radium Girls, tome 1 : l'affaire des cinq condamnées à mort, de Anne Sophie Nédélec

    Bilan lecture Août

     

    Grisha, tome 2 : le dragon de glace, de Leigh Bardugo

    Bilan lecture Août

     

    Soit un total de 3 livres et 944 pages, un bilan, certes petit, mais dont je suis contente avec de bonnes lectures.

    Et j'espère que la rentrée a été bonne pour tout le monde !

     

    Image par Katrina_S de Pixabay


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